Présence au monde
Premier
repère pour une vie meilleure
Nous avons tendance à penser que
l’état normal d'un individu est le bonheur, et que
le malheur est une sorte d’accident ; de même,
nous pensons que la condition humaine est
fondamentalement l'individu, le groupe et ses
contraintes étant des entraves à la liberté. Une
autre vision est que l'état normal de la personne
est la souffrance. C’est le bonheur qui constitue
une sorte d’accident. Néanmoins, ça ne veut pas
dire que la souffrance est acceptable et que le
bonheur est impossible : simplement, il n’est pas
possible de se libérer de la souffrance et de
sortir du malheur sans prendre la pleine mesure
des choses. La condition humaine fondamentale
n’est pas l’état individuel mais l’état de rapport
continu avec les autres personnes, les autres
êtres sensibles et le monde en général. C’est le
refus de cet état de base qui constitue une
illusion et qui est à la base du malheur. Nous
cherchons tous des réponses à cette détresse, mais
nous avons tendance à les chercher là où c’est le
plus plaisant dans l’instant, comme cette personne
qui cherche ses clefs sous le réverbère parce que
là, il y a de la lumière ! Notre désir de remplir
notre vie est incommensurable, mais nous
n’aboutissons la plupart du temps qu’à du
remplissage, et non à des solutions.
Acquérir
une bonne vision des choses…
Ma présence s'inscrit dans
la nature et j'en prends conscience
Le monde occidental voit son rapport avec la
nature comme une lutte dont il entend sortir
vainqueur. Mais le monde n'est pas une compétition
mais une interrelation. Il n’y a pas de séparation
de fait entre les créatures qui composent
l’univers, créatures qui ne se distinguent que par
le jeu de notre esprit. Nous faisons la
distinction entre le poisson et l’eau dans
laquelle il nage comme s’il s’agissait de deux
entités distinctes, de même nous distinguons nos
sensations de notre esprit, notre esprit de notre
corps, nous-mêmes de la communauté qui nous
abrite, la communauté de l’humanité, l’humanité de
la planète, la personne de l’air qu’elle respire,
notre conscience du flot de conscience universel,
etc. Mais de même que le poisson — la forme du
poisson, sa vie, le fait qu’il y ait un poisson
plutôt que rien — n’a de sens que dans, par, et
avec l’eau dans laquelle il nage, toutes ces
entités n’ont de sens que prises ensemble. L’univers
même est une vision de notre esprit et n’existe
que par lui.
Le monde occidental tend à une domestication de la
nature, à une possession, à un dépassement. Cela
s'origine dans la foi en ce que le bonheur et le
malheur dépendent des circonstances extérieures,
et que les sciences et les techniques peuvent se
rendre maîtresses de ces circonstances. Ceci va de
pair avec une valorisation du « moi », de la
volonté d’accomplir et de se distinguer
socialement, qui constitue une valeur supérieure.
Cette exacerbation du « moi » n’est pas pour rien
dans la martialité de la recherche et de
l’économie occidentales (un état de guerre
permanent), souvent au détriment du bonheur
individuel, et aussi avec le manque de
discernement qu’on leur connaît.
Une fois que nous avons pris conscience de notre
dépendance à la nature, nous pouvons être pris
entre deux désirs contradictoires :
1. celui de domestiquer la nature,
évoqué ci-dessus ;
2. celui de “retrouver” une totale
osmose avec la nature, et le mode de vie “naturel”
de l’humain. Ce désir est une illusion, car
l’humain est, dès son origine, un « être
technologique ».
Ma présence au monde s'inscrit dans le monde
naturel :
• garder contact avec le temps qu’il fait
et le temps qui passe, l’eau, l’air, l’alternance
des jours et des nuits, par exemple en marchant
loin des villes et en vivant et dormant de temps
en temps dehors [« vivre avec la nature »] ;
• garder le contact avec l’immensité du
monde naturel en se déplaçant à la force de son
corps (à pied, en vélo), en produisant soi-même
une partie de sa nourriture et de son habitat ;
• étudier le monde naturel à travers
certaines lectures : vie végétale et animale,
évolution des formes vivantes, anthropologie,
médecine chinoise, etc. ;
• effectuer une retraite annuelle dans un
lieu naturel et isolé [Tous les ans, quelques
jours pour contempler le monde naturel et devenir
une personne nouvelle.] ;
• pratiquer au quotidien une vie
respectueuse de la nature [La communauté humaine
ne possède pas la nature et ne la maîtrise pas ;
elle en dépend.].
Pour acquérir une bonne vision du monde :
=> Je vais chercher le changement en
moi.
=> Je vais examiner les chemins qui
mènent à mes actes.
=> Il n’existe pas de nature figée de la
personne — je suis capable d'être meilleur.
=> Une infinité de possibilités
s’offrent à moi — à condition de regarder où elles
sont.
=> Je vais baser mon opinion sur une
connaissance active et non sur des croyances.
=> Je peux toujours me construire un
lendemain.
... {à suivre}
{Chroniques Chan}
A
tous, bonne année 2019 qu'elle s'accomplisse
sous les signes de l'abondance, de la détente
et de la joie de vivre.
Que toutes choses prospèrent en paix.
雷宓谐 dit Michel
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