Newsletter n° 91 : Infolettre 2019 n°91

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Infolettre de l'Institut Wanxiang - 2018 n°91

Présence au monde

Je vais chercher le changement en moi

Lü Dongbin

 « Le Secret de la Fleur d'Or »

Cure de sevrage du sucre
du 25 avril au 4 mai 2019

Présence au monde

Deuxième repère vers sa présence éveillée au monde.

Les bonnes intentions, ou “intentions justes”, correspondent dans le bouddhisme classique à la “pensée juste” qui découle de la “compréhension juste” des phénomènes, sensibles à notre présence.
Les phénomènes, dont vous connaissez l’extrême attention que je leur porte (Wanxiang signifie « tous les phénomènes ») ont trois caractéristiques :

• ils sont impermanents i.e. sans durée dans le temps, et par nature, ils nous échappent — il est, donc, futile de s’y attacher et de vouloir les rendre permanents, ce qui n’exclut pas qu’on puisse en jouir, dans leur imminence (instantanéité) ;
• ils sont insatisfaisants dans le sens où ils tendent à provoquer de la souffrance — car chercher à en faire la source de nos plaisirs ne fait qu’engendrer d’autres insatisfactions, ce qui n’exclut pas qu’on puisse jouir des choses telles qu’elles sont présentes à nous dans l’instant ;
• ils sont vides d’essence i.e. ils ne sont que le fruit de notre perception : celle-ci tend à séparer des choses qui sont en fait complètement interdépendantes et n’existent pas en soi, comme le poisson et l’eau (cf l'infolettre n°90). Une illusion d’optique, en tant que phénomène vide d’essence (par exemple : prendre une corde enroulée sur le sol pour un serpent dangereux), peut provoquer une grande frayeur (donc une souffrance) mais n’en reste pas moins une illusion. Il en va de même des illusions psychologiques, bien étudiées par ailleurs (projection, transfert, etc.) qui ne sont pas sans conséquences.

Dans notre approche de la « présence au monde », la « pensée ou intention juste » est une voie philosophique qu’on découvre par la perception des choses et son étude. Elle aborde une “compréhension juste” qui permet de se dégager de l’avidité, de la haine et de l’ignorance.
La façon adoptée ici d’aborder ces fondements philosophiques est de se concentrer sur l’appréciation des expériences au quotidien. C’est à travers celles-ci que la philosophie prend sens (et sagesse) et que des notions paradoxales ou ardues comme “l’impermanence” ou “l’absence d’essence” peuvent être comprises.
C’est dans cet esprit de liaison directe avec la vie quotidienne que le repère de “la pensée juste” se concentre plus directement sur les intentions, les plans, les objectifs tels qu’on les aborde dans la vie ordinaire :

• Avoir pour premier objectif de rompre avec le malheur et considérer cela comme sa première mission envers la continuité humaine.
• Aspirer à ne jamais faire le mal avant même d’essayer de faire le bien, puis viser à devenir une personne juste, agissant de façon juste.
• Savoir explicitement ce qui compte, être capable de nommer les objectifs supérieurs de son existence.
• Énoncer les conséquences de ces objectifs ; hiérarchiser ces objectifs ; les écrire sous forme de contrat avec soi-même.
• Savoir persévérer dans ses objectifs en dépit des difficultés.
• Savoir revenir sur ses objectifs et corriger ses erreurs.

... {à suivre}
{Chroniques Chan }