Thyroïde

L'usage des hormones thyroïdiennes dès le VIIème siècle !

papillonthyroide

« Le goitre est une hypertrophie de la glande thyroïde qui se traduit par une enflure du cou. Pour le traiter, les Chinois ont eu recours aux hormones dès le VIIe siècle, et cette pratique remonte sans doute plus loin encore. Le premier à en parler, le médecin Zhen Quan ( 541-643) répertorie dans ses « Prescriptions éprouvées, anciennes et nouvelles » trois utilisations possibles des hormones thyroïdiennes prélevées sur des béliers castrés. Dans la première formule, il recommande de laver à l'eau chaude cent glandes thyroïdes de bélier, de les débarrasser de leur graisse, de les sécher et de les couper en morceaux, puis de les mélanger à des jujubes pour en faire des pilules à consommer par le patient.
Dans une autre prescription, il suggère de procéder à l'ablation d'une seule glande de mouton, de la dégraisser et de la donner à sucer au patient jusqu'à ce qu'il en ait extrait et avalé tout le suc, après quoi il ne lui restera plus qu'à la manger.
Sachant qu'il peut arriver que les goitres soient en fait des tumeurs plutôt que des hypertrophies de la glande thyroïde, il convient de bien distinguer les deux phénomènes — ce que les anciens Chinois n'ont pas manqué de faire. Un médecin contemporain de Zhen Quan, Cui Zhiti, célèbre vers 650 après J.-C., établit une distinction claire entre les deux symptômes : une bosse dure sur le cou, incurable (une tumeur), et un renflement temporaire possible à traiter (le goitre à proprement parler).
Pour le traitement des goitres, Wang Xi utilisait des glandes thyroïdes provenant de toutes sortes d'animaux, dont les porcs et les moutons. Sa méthode consistait à sécher les glandes à l'air et à les réduire en une poudre destinée à être consommée le soir, dans du vin. Il mentionne un cas où il a fait sécher en une seule fois cinquante thyroïdes de porc pour une préparation de ce genre. Un de ses contemporains, répondant au nom de Wang Ying, est l'auteur d'un livre où il explique comment extraire les principes des glandes thyroïdes de sept porcs dans du vin, comment dessécher par évaporation le produit de cette opération et le consommer dilué avec de la rosée.
Mais les hormones thyroïdiennes de provenance animale sont-elles propres à la consommation humaine ? Il semble bien que oui. L'insuline animale intervient aujourd'hui dans le traitement du diabète. La Grande Pharmacopée de 1596 précisait déjà que la provenance des glandes thyroïdes est sans importance, car elles remplissent un rôle identique pour tous les animaux. Des glandes de porc, de mouton, de buffle, de daim étaient utilisées avec succès dans la Chine ancienne, et il ne semble pas que leur origine animale ait nuit à leur efficacité dans le traitement des êtres humains.
L'usage des algues pour traiter le goitre est passé de Chine en Occident (apparemment en même temps que la boussole, le gouvernail d'étambot et le papier), dans le courant du XIIème siècle. Cet usage thérapeutique des algues est mentionné pour la première fois en Occident par Roger de Palerme, dans sa Practica Chirurgiae de 1180, qui préconise la cendre d'algues pour le traitement des goitres.
En ce qui concerne la connaissance des goitres, l'Occident accuse quelque 2 500 ans de retard sur la Chine. C'est en effet au début du XIXe siècle que les Occidentaux se sont aperçus que la nature de l'eau et du sol pouvaient être à l'origine de la formation des goitres, alors que le fait est mentionné dans un livre chinois écrit en 239 avant J-C., Les Printemps et les Automnes, où l'on peut lire que « dans les lieux où il y a trop d'eau légère, on trouve beaucoup de goitres et de calvities ».
En Occident, il fallut attendre 1860 pour que Chatin prouve que le goitre est lié au manque d'iode dans le sol et l'eau. Baumann découvrit l'iodine dans les glandes thyroïdes en 1896. Dès 1890 toutefois, Murray et d'autres médecins administraient de l'extrait de thyroïde à leurs patients souffrant d'un manque d'iode.
»
{extrait de Le génie de la Chine de Robert Temple}

Sommaire

La thyroïde

La glande thyroïde est une petite glande endocrine dans le cou qui fabrique deux hormones thyroïdiennes majeures. Environ 90% de sa production comprend T4 (thyroxine), une forme inactive de l'hormone fabriquée à partir de l'acide aminé tyrosine et de l'iode minéral. Ce T4 est ensuite transformé en forme active dans le foie. 7% de l'hormone thyroïdienne produite par la glande s'appelle T3 (tri-iodothyronine), qui est la forme active de l'hormone. La glande thyroïde produit également T2 et T1, deux autres hormones qui ne sont pas habituellement mesurées. Cependant, elles ont une action stimulatrice sur l'enzyme qui convertit T4 en T3; en d'autres termes, elles aident le processus vital de conversion. T2 agit également en augmentant les métabolismes hépatique, cardiaque et musculaire, ainsi que celui des graisses brunes (i.e. la bonne graisse que l'organisme brûle, plutôt que la « graisse jaune », la mauvaise graisse qui s'accumule dans l'organisme).

La calcitonine est une autre hormone thyroïdienne, produite et secrétée par les cellules C de la thyroïde. Avec l'hormone parathyroïdienne (PTH), la calcitonine régule le taux du calcium sanguin.
De nombreux facteurs alimentaires, de style de vie et environnementaux affectent ces processus.

La fonction hormonale thyroïdienne fait partie du système endocrinien. Son rôle principal est de stimuler le métabolisme et, par conséquent, il affecte presque toutes les fonctions du corps. C'est aussi pourquoi il est si important dans la gestion du poids et pourquoi il peut causer tant de symptômes différents. L'hormone thyroïdienne interagit, ou a une « conversation croisée » avec toutes les autres hormones du corps, y compris l'insuline, le cortisol et les hormones sexuelles.

La production et la libération de l'hormone thyroïdienne dans la glande thyroïde est régulée par un système de rétroaction dans le cerveau – l'hypothalamus et les glandes pituitaires – qui produisent respectivement la TRH (thyroid-releasing hormone) et la TSH (thyroid-stimulating hormone). Si tout fonctionne comme prévu, le corps fabrique ce dont il a besoin et le T4 sera converti en T3.

Les hormones travaillent dans une boucle de rétroaction synchrone, créant un état d'équilibre dynamique. On peut dire que le centre de commande central du cerveau, l'hypothalamus, détecte le besoin de plus d'hormone thyroïdienne et libère TRH, qui envoie un signal à l'hypophyse (le commandant en second dans le cerveau) pour libérer plus de TSH, qui est ensuite libérée dans la circulation sanguine, va à la glande thyroïde, et stimule la production de T4 et de petites quantités de T3.
Ces hormones sont ensuite libérées dans le sang et vont travailler sur les cellules en augmentant leur métabolisme. L'équilibre délicat de ces hormones peut être perturbé n'importe où dans ce circuit dynamique par des carences nutritionnelles, des toxines, des allergènes, des infections et le stress.

Si la production de T3 est insuffisante, ou si le T4 produit n'est pas correctement converti en cette hormone thyroïdienne active (ce qui peut arriver quand n'importe quelle étape dans le processus décrit ci-dessus est inhibée), le système entier est détraqué. Le métabolisme et les mitochondries (les petites usines dans les cellules qui convertissent la nourriture et l'oxygène en énergie) n'obtiennent pas les signaux appropriés, il y a prise de poids et des symptômes de l'hypothyroïdie. En outre, cela peut entretenir une inflammation chronique, déséquilibrer le taux d'insuline, et gêner le métabolisme du sucre dans le sang, ce qui compromet la santé et la capacité à perdre du poids.

Schéma : Axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien et les voies extrathyroïdiennes du métabolisme hormonal thyroïdien. Source: New England Journal of Medicine, Surks, M.I. et R. Sievert, “Drug Therapy: Drugs and Thyroid Function”

Les troubles thyroïdiens

L’Hypothyroïdie (thyroïde sous-active)

Fonctionnement insuffisant de la glande thyroïde, survient lorsque la thyroïde ne réussit pas à produire suffisamment d’hormones thyroïdiennes T4 et T3. TSH augmentée.

L’Hyperthyroïdie (thyroïde trop active)

Les signes et les symptômes de la maladie sont provoqués par les effets d’une quantité excessive d’hormones thyroïdiennes sur le fonctionnement de l’organisme et le métabolisme. (T3/T4 hautes et TSH basses).
La maladie est appelée maladie de Basedow ou maladie de Graves, du nom de deux médecins, Robert Graves et Karl von Basedow. En France, l’affection est surtout connue sous le nom de maladie de Basedow.
L’ophtalmopathie basedowienne est une maladie de l’œil qui touche environ la moitié des patients atteints ou qui ont déjà été atteints de la maladie de Basedow-Graves et qui présentent également une atteinte des paupières.

La thyroïdite

Thyroïdite subaigüe uni ou bilatérale.

Changement de couleur de la peau, douleur irradiant à l'oreille, la tempe, le cou, le pharynx. Fréquent chez la femme de 20 à 40 ans. Infection des voies respiratoires supérieures (Fièvre légère – Irritabilité - Augmentation globule blanc). Récidive facilement.

Thyroïdite lymphoïde (Thyroïdite d'Hashimoto)

Gonflement progressif bilatéral. Augmentation du volume thyroïdien par 2 à 4. Sans adhérence aux tissus avoisinant. Asymptomatique, parfois œdème, compression de la trachée, de l’œsophage et de nerfs.

Thyroïdite dite de «bois »

Touche les femmes de plus de 50 ans. Gonflement thyroïdien progressif. Fibrose rendant la thyroïde dure comme du bois. Adhérence aux tissus, avec symptômes sur la trachée, l’œsophage, gonflement des vaisseaux. Ressemble beaucoup au cancer de la thyroïde. La dureté de la masse sert à la différenciation.

Les nodulesnodule

Adénome thyroïdien

Masse souple, nodule, aux contours clairement définis, qui grossit lentement, reste stable de nombreuses années, absence de symptômes uni ou bilatéral.

Kyste thyroïdien

Kyste unilatéral, souple, mobile, qui grossit sur une période courte, asymptomatique, persiste sur plusieurs mois ou années.
L'échographie indique une structure kystique, la ponction révèle un liquide jaunâtre.

Goitre simple

Goitre

Aussi appelé « goitre nodulaire », fréquent chez les adolescents, les femmes enceintes, durant la lactation ou à la ménopause. Gonflement graduel, diffus, souple, multiples nodules. Dans les cas avancés, la glande thyroïde peut comprimer la trachée, l’œsophage, les nerfs, la veine cave.
L’évolution est lente et sans métastases.

Le cancer de la thyroïde

Il existe différents types de cancer de la thyroïde, mais le plus fréquent est le carcinome différencié de la thyroïde, qui est diagnostiqué dans 80 % des cas. Chez les patients pour qui une anamnèse complète a été obtenue, on constate que de 5 à 10 % des patients qui en sont atteints présentent des antécédents familiaux. Le carcinome anaplasique est un type rare de cancer dont le pronostic est peu favorable. Parfois, des patients présentent un lymphome de la glande thyroïde ou des métastases d’autres types de cancers.
{Ce guide ne concerne pas les cancers de la thyroïde}

Signes et symptômes des troubles thyroïdiens et parathyroïdiens

Pathologies

Maladie

Description

Thyroïde

Hyperthyroïdie

· Stress

· Agitation

· Hyperactivité

· Irritabilité

· Palpitations

· Sensation de chaud

· Soif inexpliquée

· Sueurs plus fréquentes qu'à l'accoutumée

· Insomnies

· Œil globuleux prêt à jaillir de son orbite

· Perte de poids inexpliquée

· Diarrhée

Hypothyroïdie

· Fatigue

· Somnolences

· Déprime et sautes d'humeur

· Trous de mémoire et difficultés à se concentrer

· Troubles de la parole

· Peau sèche, froide, épaisse et écailleuse

· Cheveux et ongles cassants

· Prise de poids inexpliquée

· Ballonnements et constipation

· Sensation de froid

· Rythme cardiaque ralenti

· Baisse de la libido

Parathyroïde

Hyperparathyroïdie

Décalcification des os

Douleurs osseuses, fixes ou non

Augmentation du calcium dans le sang (calcémie)

Soif, polyurie, amaigrissement, asthénie psychique et physique, syndrome dépressif, nausées, vomissements, ulcère gastroduodénal, pancréatite chronique, hypertension artérielle...

Hypoparathyroïdie

Crises de tétanie

Crampes fréquentes et intenses

Paresthésies, palpitations

Signe de Chvostek, manœuvre de Trousseau positive

Cataracte

Sécheresse de la peau

Ongles striés et cassants

Anomalies dentaires

Retard staturo-pondéral chez l'enfant

Troubles psychiatriques…



Que faire?

Les tests à demander au médecin


Les médecins conventionnels ne regardent généralement que la TSH et la T4 (si vous êtes chanceux), et vérifie que les valeurs se situent dans une fourchette normale.
Après avoir lu tous les facteurs sous-jacents de la dysfonction thyroïdienne, il est facile de voir pourquoi le paradigme médical conventionnel n'est même pas proche de s'attaquer à la cause sous-jacente de la dysfonction thyroïdienne.
Saviez-vous que 90% de toutes les affections thyroïdiennes proviennent d'une cause sous-jacente de l'auto-immunité? Essentiellement, le système immunitaire produit divers anticorps qui attaquent le tissu thyroïdien. La thyroperoxydase (TPO), et thyroglobuline (TG) sont produites dans la thyroïdite d’Hashimoto. L'immunoglobuline stimulant la thyroïde (TSI) est produite dans la maladie de Graves ou Basedow.
La plupart des médecins hésitent à utiliser ces analyses complémentaires parce que cela ne modifie pas le protocole conventionnel.
Il est important d'évaluer la capacité du corps à convertir T4 (hormone thyroïdienne inactive) à T3 (hormone thyroïdienne active). Chaque fois que nous voyons un niveau normal de T4 suivi d'un faible niveau de T3, nous savons qu'il y a un problème de conversion. Lors d'un test thyroïdien conventionnel, la T3 ne sera jamais évaluée et vous risquez de passer à travers les failles du système médical avec une hypothyroïdie non diagnostiquée. De nombreux facteurs peuvent entraîner une diminution de la conversion de T4 en T3, un excès de T3 converti en RT3, l’augmentation de la globuline thyrobloquante (avec pour effets secondaires communs des pilules contraceptives : le gain de poids.) L’évaluation de la globuline liant la thyroxine ainsi que T3 libre peut être un bon marqueur pour évaluer ce problème.

Les symptômes négligés de la thyroïde

Symptômes typiques de la thyroïde : la prise de poids, les extrémités froides et la fatigue; l’amincissement de l'extérieur du sourcil ainsi que la perte de cheveux sont des symptômes communs. La constipation est un symptôme commun jamais associé à un problème de thyroïde. Le cholestérol élevé peut également être causé par une fonction thyroïdienne faible.

Trois principales choses à faire pour améliorer la santé thyroïdienne

Ce style d'alimentation est basé sur de fortes preuves anthropologiques et est essentiellement la façon dont la génétique est câblée.
Manger des aliments complets de haute qualité principalement constitués de viande et d'hydrates de carbone biologiques (féculents ou non) toutes les 3-5 heures est important pour stabiliser la glycémie. Les déséquilibres de sucre dans le sang peuvent être un stress majeur sur les glandes surrénales et sauter des repas et manger mal au repas peut mener à la fatigue surrénalienne et à la dysfonction thyroïdienne avec le temps.
Trouver un praticien qui a de l'expérience dans l’aide aux changements de  mode de vie et qui peut mettre sur pied un programme de supplément  pour aider à améliorer votre fonction thyroïdienne est très important.


Pour vraiment expérimenter les effets d’un tel programme rien de mieux que de s’inscrire à une cure-retraite du CADO.

La thyroïde en médecine chinoise

La thyroïde se dit jiǎzhuàng 甲状. Les tumeurs de la thyroïde, malignes ou bénignes, portent le terme générique de Ying Liu 瘿瘤.
Ying 瘿 se traduit par maladie de la thyroïde ou goitre. Ying correspond à une grosseur de type Yang avec manifestation extérieure évidente. L’idéogramme de Ying 瘿 se compose de : 疒 clé de la maladie et de 婴 qui contient deux 贝 caulis (coquillage) au cou d’une femme 女. Donc Ying est la maladie « du collier de coquillage autour du cou qui touche la femme ». La maladie touche essentiellement les femmes.
Liu 瘤 correspond à une grosseur de type Yin sans changement de couleur de peau. Liu est traduit par tumeur, masse. L’idéogramme se trouve sur les carapaces de tortue il y a plus de 3500 ans. Composé de 疒et de 留. (卯) mǎo et 田 (tián) donnent l’idée de « tenir une porte fermée avec force » ce qui donne le sens de s’arrêter, garder.

Ying Liu est le terme générique en médecine chinoise pour parler des diverses formes de nodules, grosseurs et tumeurs de la thyroïde.

Le Zhu Bing Yuan Hou Lun « Traité sur les causes et symptômes des maladies » écrit par Chao Yuan Fang en 610, dit à ce sujet :
« Ying est consécutif à l'anxiété et la tristesse nouant le Qi (l'énergie). Cette maladie est aussi due à la consommation d'eau sale (Sha Shui), les impuretés suivent le Qi et pénètrent les vaisseaux, gagnent la partie inférieure du cou et s'y développent. »
L'ouvrage incrimine donc
Plus loin l'auteur poursuit : « L'eau des sources qui s'écoule et sort du sol des montagnes peut être noire, elle n'est pas bonne à consommer, si elle est bue, il se produira Ying Bing (des maladies de la thyroïde). Cette eau agite le Qi et favorise la prise de volume du cou. »
Le livre parle également des gens qui vivent dans la montagne et les grottes qui développent Ying Liu.
D’autres ouvrages, le Wai Ke Zhen Quan « livre complet et authentique de médecine externe » écrit par Ji Yue durant la dynastie des Qing, le Wai Tai Mi Yao « les secrets médicaux d'un fonctionnaire » rédigé par Wang Tao (752) parlent des personnes qui vivent dans les montagnes qui sont atteints de Shui Ying (goitre lié à l'eau) et de Qi Ying (goitre endémique). « Mais lorsqu'il s'agit de Shi Ying (cancer de la thyroïde), ce cas ne peut être traité facilement. »
Ils proposent pour traiter ces maladies l’utilisation d’algues comme Kun Bu (Sargasse) et la laminaire (Hai Zao). Sun Si Miao (581 - 682) utilisait également les broyats de thyroïde pour traiter Ying Liu (en décoction avec les plantes de pharmacopée).

Le Sheng Ji Song Lu (début du XIIème siècle) dit au chapitre Ying Liu :
« Shi Ying, Wan Ying (Ying en forme de pilule), Lao Ying (lié à la fatigue), You Ying (lié à l'anxiété), Qi Ying, sont les 5 sortes de Ying. Shi et Wan sont dues à l'eau des montagnes, aux boissons et aliments ».

Les catégories des maladies de la médecine chinoise ne parlent que de  goitre. Les troubles thyroïdiens sans goitre correspondent à des catégories de maladies totalement autres de la médecine chinoise.
L'hypothyroïdie ou la maladie d’Hashimoto peuvent correspondre au syndrome d'épuisement (Xu Lao), à l'obésité (Fei Pang), la constipation (Bian Bi), la raideur articulaire (Bi Zheng, l'œdème facial (Mian Fu), etc. de la médecine chinoise.
L'hyperthyroïdie pourra être traitée au travers des maladies appelées Xiao Ke (diabète), Shi Yi (hyperphagie), Jing Ji (palpitations et anxiété) ou Zheng Chong (tremblements), …


Wuzang

Les cinq organes de la médecine chinoise sont concernés

Thyroïde et méridiens

Un grand nombre de méridiens passe par la zone de la thyroïde aussi les affections de la thyroïde sont liés aux cinq organes : Poumon – Rate – Rein – Cœur – Estomac – Foie – Ren Mai – Chong Mai.

Comme le précise le Wai Ke Zheng Zong rédigé par Chen Shi Gong (1555-1636) : « Jin Ying est associé au foie, Xue Ying est lié au cœur, Rou Ying est lié à la rate, Shi Ying est lié aux reins, Qi Ying est lié aux poumons. Ainsi, les méridiens des cinq organes principaux passent par la thyroïde. »

Ren Mai est la mer du Yin, Chong Mai la mer du sang, racine des 5 Zang/6 Fu (organes/entrailles de la médecine chinoise), qui arrose l’ensemble du corps en énergie en sang ; Ren Mai récupère le sang quand il n’y a pas les règles par ex. pour envoyer dans Chong mai. Ces deux méridiens sont étroitement liés au système gynécologique et à la thyroïde. Ainsi les femmes sont plus touchées que les hommes à travers la perte de sang et de Qi pendant les règles, pendant l’allaitement, les grossesses. La thyroïde est étroitement liée à l’abondance de Qi et de sang.
Le méridien de l’estomac (qui a beaucoup d’énergie et de sang) passe également par la thyroïde, ce qui explique le dérèglement de la thyroïde lors de la montée du feu de l’estomac accompagné de boulimie et amaigrissement.
Les troubles de la thyroïde sont étroitement liés aux troubles hormonaux, i.e. du point de vue de la médecine chinoise, une perturbation de Chong Mai et Ren Mai, qui passent également par la thyroïde. La période de pré-ménopause ou ménopause est souvent l’âge auquel se déclenche un cancer parce que Ren Mai et Chong Mai se vident complètement de Qi et de sang.
Ceci explique les troubles thyroïdiens liés à la grossesse, accouchement, allaitement et dérèglements des menstruations.

Analyse

Qu'est-ce qui cause l’explosion de cas d’hypothyroïdie?

Une combinaison d'infections intestinales, d'auto-immunité, de dysbiose (un déséquilibre de la flore intestinale saine), d'allergènes alimentaires, de carences nutritionnelles, de dysfonctionnement surrénalien et de toxicité due aux produits chimiques et aux métaux lourds.
Quand il s'agit de la thyroïde, ce n'est pas une solution simple. En médecine moderne, il est très commun de se spécialiser et de se concentrer uniquement sur une partie du corps. Donc, vous avez un gastro-entérologue qui ne regarde que des problèmes gastro-intestinaux, vous avez un hépatologue qui ne regarde que les problèmes de foie, vous avez un endocrinologue qui ne regarde que les problèmes hormonaux et la liste continue ...
Le problème avec ce paradigme est que tous les systèmes dans le corps sont connectés, un peu comme une toile d'araignée, nécessitant un arrière-plan dans toutes les zones ci-dessus. Si vous avez une instabilité d'un côté de la toile, cela affecte inévitablement l'ensemble de la toile. L'objectif est donc de regarder le corps de manière holistique et de soutenir les systèmes qui ne fonctionnent pas de manière optimale.
Nous savons qu'il est important d'avoir un bon équilibre de bactéries bénéfiques dans le tractus gastro-intestinal pour activer l'hormone thyroïdienne. Près de 20% des hormones thyroïdiennes est convertie de T4 en T3 via l'enzyme sulfatase qui est présente dans les intestins sains. Donc manger des aliments fermentés va améliorer le traitement des infections intestinales, des allergènes alimentaires et la surabondance de sucre et de glucides dans l'alimentation.
Le foie est responsable de près de 60% de la conversion des hormones thyroïdiennes de T4 (inactive) en T3 (hormone active). Aborder les toxicités qui surchargent le foie est essentiel pour permettre au foie de maximiser la conversion de l'hormone thyroïdienne. Divers produits chimiques provenant des pesticides, des hormones dans les aliments, des pilules contraceptives et des produits de soins de la peau toxiques ou hygiéniques représentent un fardeau important pour nos voies hépatiques et de désintoxication.

Les fonctions physiologiques de la thyroïde sont la croissance de l’organisme et la stimulation du métabolisme.

Croissance de l’organisme

Quand les fonctions sont diminuées (hypothyroïdie) dès l’enfance, alors le développement physique et mental sera ralenti avec apparition de nanisme et de retard mental de l’enfant par rapport à son âge. L’enfant est chétif, frileux, constipé par atonie, a une dentition retardée, apathique ; son pouls est lent.
En cas d’hyperactivité de la thyroïde (hyperthyroïdie) l’enfant présentera un gigantisme (développement exagéré de la taille), il sera turbulent, excité, coléreux, agité ; son pouls sera rapide.

Stimulation du métabolisme

Les aliments absorbés dans l’organisme sont digérés pour lui fournir une énergie qui lui est nécessaire pour son fonctionnement et éliminer ce qui ne lui est pas nécessaire. L’activité métabolique est dépendante du travail de la thyroïde. La thyroxine (T4) et la tri-iodothyronine (T3) activent tous les métabolismes (lipides, protides, glucides).
Si cette activité est excessive, elle entraîne boulimie, accélération cardiaque, tempérament nerveux, hyperactivité, sensation de chaleur. En cas d’insuffisance, il y a perte d’appétit, amaigrissement, frilosité, œdème.

Solutions

Éviter les erreurs faites en essayant de normaliser la fonction thyroïdienne

La première des erreurs lorsque vous essayez de traiter un problème de thyroïde est de ne pas demander un test thyroïdien complet.
Évitez d’acheter, sans ces tests, des suppléments thyroïdiens connus, qu’il est vraiment facile de trouver parce que vous vous sentez fatigué ou voyez vos cheveux tomber.
Si vous avez une condition auto-immune, utiliser un supplément d’iode peut réellement aggraver le problème. C'est un sujet très controversé en médecine naturelle, mais il existe un grand nombre de preuves montrant que si vous avez une condition auto-immune active, vous devriez éviter l'iode au moins initialement. L'iode peut être un complément puissant lorsqu'il est utilisé correctement, mais vous devez d'abord être évalué pour voir si vous êtes un bon candidat pour commencer.
Les suppléments peuvent être un élément important pour accélérer la guérison, mais vous devez évaluer quelle est la cause sous-jacente de votre dysfonction thyroïdienne en premier lieu.

La médecine chinoise est souveraine pour évaluer le « terrain » i.e. le syndrome sous-jacent, qui peut concerner tous les organes.

Une fois le diagnostic de médecine chinoise établi, les suppléments peuvent être utilisés de manière plus appropriée avec les changements de régime et de style de vie pour accélérer la guérison.
Une petite quantité de personnes peut avoir besoin d'hormones thyroïdiennes à cause de la destruction à long terme de leur glande thyroïde. Ces patients ont tendance à être mieux avec une hormone thyroïdienne naturelle comme « Nature Thyroid ». Ce produit a un spectre naturel de T4, T3, T2, T1 et calcitonine. C’est le genre de produit utilisé par Sun Si Miao (581 - 682).
Si vous abordez les problèmes décrits selon les solutions proposées, vous pouvez éviter d'utiliser l'hormone thyroïdienne la plupart du temps.

Avantages

Un traitement du déséquilibre dans tous ses aspects

Parce que l'équilibre délicat des hormones thyroïdiennes peut être perturbé n'importe où dans le circuit métabolique dynamique par des carences nutritionnelles, des toxines, des allergènes, des infections et le stress, la médecine chinoise peut cerner, avec des outils ayant fait leurs preuves, l’ensemble des facteurs intervenant dans le déséquilibre.
Là où la médecine classique occidentale se veut réagir en traitant une « maladie de la thyroïde », la médecine chinoise cherche à la prévenir et à la traiter dans tous ses aspects.
La maladie vient d’un déséquilibre, la guérison nécessite un retour à l’équilibre. Dans cette optique, les médicaments (solutions externes), ne sont pas perçus comme la seule solution.
La médecine chinoise propose certains traitements où le patient se soigne seul avec l’aide de son praticien (diététique, Qi Gong, massage, acupuncture). Seule la pharmacopée administre réellement des antidotes externes pour aider l’organisme à rétablir son équilibre.

Éviter l’opération !

L'ablation de la thyroïde ou d'une partie est subie par de nombreuses femmes en France chaque année.
Cette opération, qui n’est pas toujours nécessaire du point de vue de la MTC, pour supprimer une tumeur ou des nodules sans danger, est généralement mal vécue.
Le traitement en médecine chinoise est le résultat d’un diagnostic spécifique. Il permet fréquemment d’éviter l’opération. En effet, il réduit les masses situées dans la thyroïde, traite l’inflammation, et les signes de la maladie.
Les Anciens Chinois ont su nous léguer des traitements uniques et multiples, qui traitent à la fois les branches (i.e. la manifestation) et les racines (la cause de la maladie), soutiennent ce qu’on appelle l’énergie correcte (globalement le système immunitaire), et éliminent le « pervers », i.e. l’agent pathogène.
Même si l’opération est rendue nécessaire par l’urgence de la situation, la médecine chinoise apportera un soutien sans faille pour vous aider à supporter l’opération et les traitements adjuvants comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, permettre aux tissus de cicatriser de la meilleure façon, et reconstituer les déficiences constatées par le diagnostic.
Il résulte un grand avantage de la médecine chinoise : les traitements sont sans risques et totalement profitables à la santé.
Outre son aspect préventif, la médecine chinoise profite d’une histoire longue et d’une évolution continue. Par conséquent, elle accumule une quantité de connaissance qui lui permettent un champ d’application très large.
Elle allie à la fois la sagesse des conceptions philosophiques les plus anciennes aux avantages techniques de l’époque actuelle. Il ne faut pas oublier également que la médecine chinoise a su s’imposer depuis plusieurs millénaires dans le pays le plus peuplé de la planète : ses traitements ont donc été confrontés aux réalités du terrain, maintes fois appliqués et améliorés...
Aujourd’hui, le principal inconvénient de la médecine traditionnelle chinoise est d’être souvent comparée et opposée à la médecine conventionnelle occidentale. Dans les faits, il s’agit surtout de deux visions et systèmes qui peuvent être mutuellement bénéfiques.


 

© Reproduction autorisée avec mention de l’auteur Michel Martorell et de l’origine www.institut-wanxiang.com

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