Les douleurs

Avoir souffert d'une douleur difficile à supporter dans une période récente est le lot d'une large partie de la population (32,3 %). Une douleur peut être à la fois physique et morale.
Le docteur Albert Schweitzer disait : « La douleur est un seigneur de l'humanité plus terrible encore que la mort ». C'est pourquoi il est extrêmement important de comprendre parfaitement ce qu'est la douleur et quelle en est la bonne approche.
Aujourd'hui, maîtriser totalement la douleur demeure un défi permanent pour les équipes de soins ainsi que d'assurer aux patients une gestion de la douleur qui soit sûre, naturelle et peu coûteuse.



Sommaire


Connaissance du sujet

La douleur est, selon la définition de l’IASP (International Institut for Study of Pain : institut international d’études de la douleur. Organisme créé en 1990. L'association compte aujourd'hui 6000 membres issus de plus de 100 pays), « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire réel ou potentiel ou décrite en terme d’un tel dommage ».
Cette définition tient compte des différentes composantes de la douleur:

Elle englobe l’ensemble des manifestations verbales et non verbales observables chez le patient douloureux comme les plaintes, cris, gémissements, mimiques, postures qui soulagent pour communiquer avec l’entourage.

Comment la médecine moderne explique-t-elle l'apparition de la douleur ?

La recherche médicale moderne a découvert que le signal de la douleur est transmis par des cellules nerveuses spécialisées (les récepteurs) que l'on trouve dans la peau et dans l'ensemble des tissus du corps. Ces cellules réagissent aux blessures, inflammations et lésions tissulaires. Dès réception de ces messages, les signaux sont véhiculés par voie électrique et chimique, passant, via les neurones sensitifs, des récepteurs à la moelle épinière, et via les interneurones, de la moelle épinière au cerveau où ils sont finalement interprétés en tant que douleur.
En l’absence de douleur, tout se passe comme s’il y avait un équilibre entre la perception des stimulations produisant la douleur et des systèmes de contrôle inhibiteurs.
Les phénomènes douloureux surviennent soit en cas d’excès de stimulation des récepteurs soit par insuffisance des contrôles inhibiteurs.

Comment est traitée la douleur  en termes de médecine moderne?

La douleur aiguë est ordinairement le résultat de blessures, opérations, inflammations ou maladies. Les douleurs aiguës disparaissent souvent au cours du processus de guérison.
La douleur est évaluée par plusieurs méthodes, pour essayer de rendre le plus objectif possible un phénomène qui est subjectif.
Les outils d’auto-évaluation comportent notamment l’échelle visuelle analogique dite EVA (d’autres existent : EN ou échelle numérique, EVS ou échelle verbale simple...) 

Règle douleur
On utilise des antalgiques selon 3 paliers, définis par l’OMS :

  1. Palier I : douleurs faibles (0 à 3/10) → Non Opioïdes (Aspirine, Paracétamol, Anti-inflammatoire), Effets secondaires : toxicité hépatique & gastro-intestinales,...
  2. Palier II : douleurs « moyennes » (3 à 5/10) → Opioïdes faibles (Codéine, Dextropropoxyphène, Tramadol), Effets secondaires : vertiges, somnolence, nausées, sécheresse buccale, sudation,...
  3. Palier III : Douleurs intenses à très intenses → Opioïdes Forts (morphine etc.), Effets secondaires : dépression respiratoire, sédation, confusion, hallucinations, cauchemar, hypotension, rétention urinaire, convulsion, ...

Définition d’un traitement antalgique efficace

o    Douleur de fond absente ou d’intensité faible
o    Un sommeil respecté
o    Moins de 4 accès douloureux par jour
o    Des traitements prévus pour les accès douloureux d’une efficacité supérieure à 50 %
o    Des activités habituelles, qui peuvent être réduites par l’évolution du cancer, possibles ou peu limitées par la douleur
o    Des effets indésirables des traitements mineurs ou absents

Que faire face à la douleur?

Face à l’expression d’une douleur, la première mesure consiste à en rechercher la cause. Le traitement de la cause doit entraîner la disparition de la douleur à plus ou moins courte échéance. En attendant leurs effets, la douleur est soulagée par des antalgiques tant que cela reste nécessaire. En cas d’urgence, par exemple lorsqu’il s’agit d’un accident ou d’une fracture, l’équipe médicale peut être amenée à utiliser des antalgiques forts (morphine, par exemple) avant de mettre en œuvre le traitement de la cause de la douleur, dès lors que la nature de celle-ci a été clairement identifiée.
En cas de douleur chronique ou cancéreuse, le problème est souvent complexe et sa prise en charge est pluridisciplinaire : une approche globale, comme celle de l’institut Wanxiang, est conseillée au patient.

Les causes de la douleur

Aiguës ou chroniques, les douleurs ont toute une variété de causes.


La douleur peut être extrêmement débilitante et requiert souvent une approche thérapeutique spécifique. On constate dans certains cas qu'elle persiste même après réparation des tissus endommagés. Outre les lésions tissulaires, d'autres symptômes peuvent accompagner la douleur tels que tensions, spasmes, raideurs ou faiblesse des muscles. Le patient peut également être amené à s'interdire les mouvements des régions affectées pour éviter les douleurs que ceux-ci occasionnent.
On a également observé que, quelle que soit la cause de la douleur, des sentiments tels que frustration, colère ou crainte exacerbent la douleur et la rendent plus difficile à traiter.

En résumé, la douleur et tout particulièrement la douleur chronique influe sur la vie et les activités physiques quotidiennes. On peut aller jusqu'à dire qu'elle diminue parfois la qualité de vie des patients sur les plans psychologique, social et physiologique. C'est en définitive l'une des causes les plus fréquentes de souffrance et d'infirmité dans le monde actuel.

Les causes de la douleur selon par la MTC

Le plus ancien exposé relativement systématique sur la douleur se trouve dans le Nei-jing, ou Classique de Médecine Interne de l'Empereur Jaune (environ -220), livre qui comporte un chapitre sur l'étiologie, la physiopathologie et les symptômes de la douleur. La stagnation de Qi et de Sang y est présentée comme la cause essentielle de la douleur.
Huang Di Nei Jing
Jusqu'aux dynasties Ming et Qing, la plupart des médecins basaient leurs traitements sur cette théorie tout en y apportant des correctifs pour tenir compte des types connus d'étiologie, de physiopathologie, de symptômes et de traitement. Par exemple, le docteur Liu Hengrui mentionna que le vide est une cause de douleurs. Yu Chang (1585-1664) écrit en 1658, qu’en cas d'invasion Externe, il faut combiner la méthode de favoriser la circulation du Qi et du Sang avec la méthode pour favoriser la transpiration ; en cas de rétention excessive, il faut la combiner avec la purgation. Mais la douleur peut être causée par l'Insuffisance et l'Excès et le traitement ici n'est pas la tonification et la dispersion. En principe, la douleur avec distension et plénitude est causée par l'Excès, sans distension ni plénitude elle est causée par l'Insuffisance. Etc.
Autre médecin illustre, Wang Qingren ( 1768-1831) fit beaucoup avancer la compréhension sur la façon de traiter la douleur. Il se concentra principalement sur le traitement des maladies douloureuses causées par la stagnation de Sang. Il analysa en détail les causes de stagnation de Sang dans son livre célèbre « Correction des erreurs des ouvrages médicaux » (1830) où il indiqua plusieurs prescriptions importantes pour les maladies douloureuses. Ces prescriptions sont d'un usage très répandu aujourd'hui pour un grand nombre de pathologies douloureuses.
Entre 1960 et 1970, l'acupuncture fut très utilisée dans le domaine chirurgical pour préparer et accompagner les opérations. Elle démontra sa capacité à réduire voire éliminer complètement, avec sûreté et efficacité, les douleurs associées habituellement aux opérations. Elle permettait en outre de maintenir le niveau normal des fonctions physiologiques des patients. Les effets secondaires de l'anesthésie chimique étant ainsi supprimés en grande partie, le temps de récupération post-opératoire était également raccourci.

Profondeur et richesse de la MTC

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) est probablement l'une des plus anciennes thérapeutiques alternatives dans le monde et l'un des systèmes médicaux pratiqués avec la plus grande continuité. Ce système médical unique, développé au fil des millénaires par les Chinois en suivant une méthode empirique d'observation, permet de traiter un vaste ensemble de maladies et s'avère d'une utilité particulière pour traiter différentes sortes de douleur.
Quelle qu'en soit la cause, la douleur et notamment la douleur chronique dépasse la simple sensation physique. Elle limite les activités quotidiennes et peut dégrader les capacités de fonctionnement du patient. Pourtant, la douleur est en réalité pour la nature un moyen de protéger le corps de possibles lésions tissulaires en donnant un signal d'alarme qui avertit l'individu que quelque chose ne va pas. On peut donc dire en ce sens qu'être attentif à la douleur, c'est se garder de blessures sévères.

Comment la médecine traditionnelle chinoise (MTC) explique-t-elle l'apparition de la douleur ?

La MTC adopte le point de vue suivant : le corps maintient un équilibre entre Yin et Yang, Qi et Sang. Qi et Sang circulent dans le corps selon des trajets bien définis appelés méridiens. Quand le Qi ou le Sang font défaut (Vide ou Insuffisance) ou qu'ils s'amassent quelque part (Plénitude ou Excès), il se forme un déséquilibre entre le Yin et le Yang, les viscères Internes n'ont plus leur fonctionnement optimum et la maladie et la douleur se développent.
Un journaliste américain qui était en Chine en 1972, écrivit dans le New-York Times un article relatant son opération de l’appendice subie en urgence. Les médecins chinois utilisèrent l'acupuncture pour contrôler sa douleur post-opératoire. Intrigués par son récit, des médecins commencèrent à visiter les hôpitaux chinois et à observer la médecine orientale qu'on y pratiquait. C’est le début de l’introduction de l’acupuncture en Occident [anesthésie].
On peut affirmer que cet événement prouva l'aptitude de l'acupuncture à dissiper et contrôler la douleur, mais ceci occulta dans la communauté médicale orthodoxe les autres aspects de la médecine traditionnelle chinoise.
C’est oublier la profondeur et la richesse véritables de la médecine traditionnelle chinoise que de se limiter à une action locale et symptomatique. L'insertion d'aiguilles ou la prescription d'une formule de plantes est l'acte final d'un processus raffiné d'analyse et de discrimination : le traitement le plus efficace ne peut être déterminé que par ce processus. Un traitement uniquement centré sur le symptôme donnera un résultat limité, moins efficace et moins durable. 

Prise de pouls
À l'aide des méthodes traditionnelles de diagnostic, différenciation et choix des traitements, la véritable médecine traditionnelle chinoise cherche à combiner le traitement du problème de fond, avec celui de ses symptômes ou manifestations. Traiter le fond permet d'améliorer ou guérir toute maladie sous-jacente tout en renforçant et amplifiant le traitement du symptôme. Chaque fois que possible, la médecine chinoise vise à traiter le problème à tous les niveaux et à procurer ainsi beaucoup plus qu'un soulagement palliatif.
Le traitement du fond aborde également l’aspect particulièrement important du rôle de l'état mental et émotionnel. Le déséquilibre émotionnel est l'une des causes traditionnelles de la maladie et certains comportements émotionnels tels que le refoulement des émotions jouent un rôle important dans le développement des pathologies douloureuses.
Au surplus, une douleur qui persiste peut elle-même blesser le niveau psycho–émotionnel de l'individu. Adapter le traitement pour prendre ce niveau en compte (par exemple en calmant l'esprit) et fournir un soutien émotionnel approprié peuvent jouer un rôle crucial, notamment dans les cas de douleur chronique.

La création de la Kotzting TCM Klinik, près de Munich en Allemagne a été approuvée par le gouvernement bavarois. En Mars 1991 elle a été mise en place par la coopération entre l'Université de Pékin de MTC et l'entrepreneur allemand Anton Staudinger.
Un rapport statistique détaillé des résultats cliniques de la période de 1991 à 1998, démontre que de bons résultats thérapeutiques de certaines maladies ont été obtenus, notamment les maladies chroniques (pour lesquelles la médecine moderne a été relativement peu curative) et pour la plupart des problèmes de douleur.

Un traitement global

En termes de contrôle de la douleur, les effets de la phytothérapie chinoise et de l'acupuncture sont les suivants:


Les Chinois ne limitent pas l'usage des plantes chinoises et de l'acupuncture à la réduction de la douleur ; ils associent plantes et acupuncture pour traiter l'ensemble des pathologies du patient qui sont en rapport avec la douleur.
Ces thérapies pourront concerner l'hypertension, l'hypotension, les allergies, l'asthme, le diabète, les ulcères d'estomac, la dépression, les infections, etc. Il est clair que de nombreuses maladies répondent mieux à la médecine moderne et que d'autres répondent mieux à la phytothérapie chinoise et à l'acupuncture. Mais dans la majorité des cas, phytothérapie chinoise et acupuncture pourront constituer, soit une alternative raisonnable à la médecine moderne, soit un complément.
Plus que tout, la MTC embrasse la totalité de la douleur, laquelle intéresse le corps, l'âme et l'esprit.

Pendant un traitement de phytothérapie chinoise et d'acupuncture, il ne faut pas oublier que le contact avec d'autres spécialistes est essentiel et doit être maintenu (neurologues, neurochirurgiens, orthopédistes, internes, radiologues, ergologues, médecins du travail …) pour garantir aux patients l'assistance nécessaire au bon moment.


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