Le syndrome de fatigue chronique
Se sentir fatigué après un effort physique ou une activité intellectuelle
soutenue est normal, dans la mesure où cette sensation disparaît en se
reposant. Une fatigue anormale qui persiste malgré le repos et qui
provoque un sentiment désagréable et pénible d’être incapable de mener à
bien ses activités quotidiennes est nommée asthénie. Si l’asthénie se
prolonge durant plus de six mois, on parle de fatigue chronique. On peut
la définir comme un état de lassitude constante qui se développe au fil du
temps, qui réduit la capacité mentale et l’énergie. La fatigue chronique a
des répercussions sur l’état émotionnel et sur l’état psychologique de la
personne qui en est atteinte.
Si vous vous sentez anormalement fatigué, reportez-vous dans un premier
temps au Guide
pratique sur la Fatigue, édité par l’Institut Wanxiang.
Qu’est-ce-que le syndrome de fatigue chronique SFC ?
Le
syndrome de fatigue chronique était appelé, autrefois,
encéphalomyélite myalgique (EM). La cause n’est pas nettement
identifiée, et, en fait, même son nom ne fait pas l’unanimité en médecine
occidentale : on trouve « syndrome post-viral », « syndrome de fatigue
chronique post-virale », « syndrome chronique du virus d’Epstein-Barr »
et, surtout aux États-Unis, « syndrome de fatigue chronique
immunodéficitaire ». Nous utiliserons pour ce guide l’acronyme EM/SFC.
Le facteur déclenchant le plus courant est une infection virale qui se
traduit par un mal de gorge, une gastroentérite aiguë, une laryngite aiguë
ou une myocardite. Les symptômes comprennent des céphalées, des nausées,
des sensations vertigineuses, des douleurs musculaires intenses, une forte
sensation de malaise et une fièvre légère.
Critères retenus du diagnostic clinique de l'EM/SFC
Pour porter un diagnostic d'EM/SFC, on doit trouver tous
les critères des six points suivants et
que cela persiste depuis 6 mois (3 mois chez les enfants), à condition
bien sûr qu’aucune autre maladie ne puisse expliquer les symptômes :
1. Fatigue handicapante : fatigue mentale
et/ou physique, inexplicable, persistante ou récurrente, qui réduit le
niveau d’activité.
2. Malaise et/ou fatigue après effort :
un effort (physique ou mental) léger est suivi d’une aggravation des
symptômes comme la fatigue et la douleur, dont l’apparition peut survenir
après un certain temps, et dont la récupération est lente.
3. Troubles du sommeil : Sommeil
non réparateur, problèmes de quantité ou de rythme du sommeil, comme
l’hypersomnie le jour ou l’insomnie la nuit.
4. Douleur : douleur affectant les muscles,
les articulations ou les deux, souvent disséminée et migratrice. On
observe souvent des maux de tête graves.
5. Difficultés neurologiques et cognitives : au moins 2 symptômes qui incluent, sans s’y limiter : la perte de la
mémoire à court terme, les difficultés de concentration, l’affaiblissement
de la capacité à trouver ses mots, la désorientation, les troubles
sensoriels (vue, audition, toucher) ; hypersensibilité à la lumière, au
bruit, à la surcharge émotionnelle ; confusion ; désorientation ; lenteur
de la pensée ; les problèmes d’équilibre, la faiblesse musculaire ;
troubles de la coordination des mouvements…
6. Problèmes des systèmes nerveux autonome,
neuroendocrinien et immunitaire (au moins un symptôme dans au moins
deux des trois catégories)
(a) Nerveux autonome | Hypotension ou tachycardie au changement de position ; vertige ; pâleur extrême ; palpitations ; dyspnée à l'effort ; urines fréquentes ; syndrome de l'intestin ou du côlon irritable ; nausées… |
(b) Neuroendocrinien | Température corporelle basse ; extrémités froides ; sudation ; intolérance au chaud ou au froid ; réduction de la tolérance au stress ; aggravation des autres symptômes au stress ; changement de poids ; appétit anormal… |
(c) Immunitaire | Symptômes grippaux récidivants ; maux de gorge ; sensibilité des ganglions lymphatiques ; fièvre ; nouvelles intolérances ou allergies (aliments, médicaments, odeurs, produits chimiques)… |
Les facteurs qui affectent la réponse immunitaire dans l’EM/SFC sont :
- un stress physique ou psychique,
- des médicaments immunosuppresseurs,
- une grossesse,
- une malnutrition,
- une opération chirurgicale,
- un vaccin,
- un excès de sport et d’exercice physique.

Faire la différence avec d'autres maladies
Beaucoup d'autres maladies ont des symptômes semblables à ceux de l'EM/SFC. Il faut donc exclure les maladies actives qui pourraient expliquer les principaux symptômes de fatigue, de troubles du sommeil, de douleur et de troubles cognitifs en procédant à l'anamnèse, à l'examen physique et aux tests.EM/SFC vs troubles dépressifs ou anxieux
Il peut y avoir recoupement entre les symptômes dépressifs et ceux de
l'EM/SFC, notamment les troubles du sommeil, les troubles cognitifs, la
difficulté à sortir de l'inactivité, ou encore la fatigue et les
modifications de l'appétit ou du poids. Le
diagnostic différentiel se fonde sur la reconnaissance des
caractéristiques de l'EM/SFC, tout particulièrement le malaise après
l’effort, ainsi que sur les symptômes des systèmes immunitaire, nerveux
autonome et endocrinien.
Le malaise après effort est l’exacerbation
des symptômes qui se produit après une activité physique ou mentale
minimale, et qui peut durer des heures, des jours ou même des semaines.
Par exemple, une courte promenade à pied peut déclencher une recrudescence
des symptômes de longue durée. Au contraire, les malades souffrant de
dépression majeure se sentent en général mieux après une période plus
active, exercice ou effort mental.
De plus, les malades souffrant d'EM/SFC
ont souvent un véritable désir d'augmenter leur niveau d'activité mais
en sont incapables. En comparaison, dans les cas de
dépression, on observe souvent une perte générale d'intérêt, de
motivation et de joie de vivre. Enfin, les
fluctuations diurnes de l'EM/SFC ont tendance à produire une
aggravation des symptômes dans l’après-midi alors que les
symptômes de la dépression majeure sont souvent plus marqués le matin.
Un certain nombre de malades souffrant d'EM/SFC en viennent bel et bien à
souffrir aussi de dépression, caractérisée par la tristesse (la perte
d'intérêt est moins fréquente) et d'autres symptômes comme les sentiments
de dévalorisation ou de culpabilité, et les idées suicidaires.
L'anxiété secondaire peut apparaître avec
les bouleversements causés par l'apparition de la maladie et persister à
cause de ses impacts sur la capacité de travailler et sur les relations
familiales. Ne pas confondre anxiété secondaire et trouble anxieux
généralisé, qui se distingue par l'inquiétude excessive et les symptômes
physiques associés. En comparaison, le trouble panique se distingue par
des attaques de panique subites.
EM/SFC vs fibromyalgie (FM)
La FM est très similaire au SFC sur beaucoup de points, et leur
différence doit être bien comprise afin de pouvoir traiter adéquatement
les patients avec le SFC. Tout comme le SFC, l’étiologie et la
pathophysiologie de la fibromyalgie demeurent inconnues à ce jour. La
caractéristique principale de la FM est la présence chronique de douleur
diffuse alors que celle du SFC est
la présence de fatigue chronique. Toutefois la comparaison
des symptômes de deuxième ligne démontre un nombre considérable de
recoupements : douleur, fatigue, troubles du sommeil, troubles digestifs,
maux de tête chroniques, atteintes cognitives ou de mémoire,
étourdissements, atteinte à la coordination. Les raideurs sont
exclusivement reliées à la fibromyalgie, alors que la
gorge sèche, l’atteinte lymphatique et le malaise post-exercice sont
exclusifs de EM/SFC.
Que faire?
Il n'existe pas à l'heure actuelle de test de laboratoire diagnostique
spécifique pour l'EM/SFC bien que des biomarqueurs potentiels soient à
l'étude. Le diagnostic est posé seulement après que toutes les causes
alternatives de fatigue soient éliminées. C’est donc ce qu’on appelle un
diagnostic négatif.
L'apparition de l'EM/SFC a un impact sur la capacité de travailler,
d'avoir des relations familiales et sociales, d'assurer ses propres soins
personnels essentiels, de conserver le sens de son identité. Ces pertes
soudaines peuvent provoquer de la confusion et un état de crise. Souvent,
la consultation médicale s'avère de peu d'utilité :
1) à cause du scepticisme médical à l'égard des malades souffrant d'EM/SFC
qui n'ont pas « l'air » malades et dont l'examen physique et les tests de
laboratoire semblent aboutir à des résultats normaux,
2) à cause de l'absence de normes de traitement claires en biomédecine.
Ces obstacles, qui viennent s'ajouter aux graves limites qu'impose la
maladie et au manque de soutien des proches, peuvent causer
démoralisation, frustration et colère.
En l'absence de thérapie véritablement curative, le traitement en
biomédecine de l'EM/SFC passe essentiellement par la réduction des
symptômes et l’amélioration de la qualité de vie. Le potentiel
d'amélioration va de léger à important, mais ce n’est pas la totalité des
malades qui verront leur état s'améliorer.
La reconnaissance de la réalité de la maladie soulage un certain
nombre de malades dans le simple fait de savoir que leurs symptômes
déconcertants correspondent à un diagnostic, une validation de leur
problématique.
Les symptômes traités en biomédecine sont, dans l’ordre de facilité de
traitement : le sommeil, la douleur, la fatigue, la déficience cognitive,
la dépression,…
Pour le sommeil, la douleur ou la fatigue voir les guides de l'Institut
dédiés à ces symptômes.
Conseils alimentaires
Quoiqu'on n'ait aucune donnée probante sur un régime particulier à
l'EM/SFC, les programmes alimentaires sont populaires chez beaucoup de
malades. Une bonne alimentation, sensée et équilibrée, est certainement à
recommander. Éviter les excès de certains
aliments, particuliers à chacun, mais surtout tous les aliments
industriels (ou industrialisés comme le pain, ou la farine). Prendre des
repas légers et digestes, et intercaler des collations peut aider.
La littérature biomédicale indiquerait que les seuls traitements efficaces
pour cette pathologie sont la thérapie cognitivo-comportementale et un
programme d’exercices en endurance cardiorespiratoire graduel. Ces
exercices peuvent être utilement remplacés par le qigong.
L'exercice physique ou le qigong comme traitement
Les recommandations de l'institut britannique pour la santé et
l'excellence des soins (NICE) préconisent une thérapie par l'exercice pour
les personnes atteintes de SFC. Il semble qu'une telle thérapie pourrait
aider à gérer les symptômes du SFC en permettant de réintroduire
progressivement l'activité physique dans la vie quotidienne. Ces thérapies
sont, pour la plupart, à base d'exercices aérobies tels que la marche, la
natation, le vélo ou la danse ; mais d’autres sont des exercices
anaérobies. La plupart des études demandaient aux participants de faire de
l'exercice chez eux, en faisant trois à cinq fois par semaine des séances
d'une durée cible de 5 à 15 minutes.
Des données probantes indiquaient qu'une thérapie par l'exercice :
- était plus efficace pour réduire la fatigue qu'un traitement « passif » ou que l'absence de traitement,
- avait un effet positif sur le fonctionnement physique quotidien, le sommeil et l'auto-évaluation de la santé globale,
- n'aggravait pas les symptômes des personnes atteintes de SFC.
Le qigong améliore aussi les mesures de
fatigue, fonctionnalité générale, et état général clinique comparé aux
contrôles sains.
Dans le cadre d’une étude publiée en 2012 dans The Annals of Behavioral
Medicine, R.T Ho et ses collègues ont suivi des patients atteints de SFC
(Syndrome de Fatigue Chronique) au cours d’un programme de Qi gong d’une
durée de quatre mois. Après avoir été assigné au « groupe Qi gong », 33
des 64 participants de l’étude (51 femmes et 13 hommes) ont été amenés à
suivre deux sessions de qigong sous la supervision d’un professionnel
durant cinq semaines. À la suite de ce stage propédeutique, les patients
de ce groupe ont poursuivi leurs séances en solo à domicile, et ce,
jusqu’à ce que l’intervention arrive à son terme.
Réf.: Ho RT, Chan JS, Wang CW, Lau BW, So KF, Yuen LP, Sham JS,
Chan CL. A Randomized Controlled Trial of Qigong Exercise on Fatigue
Symptoms, Functioning, and Telomerase Activity in Persons with Chronic
Fatigue or Chronic Fatigue Syndrome. Ann Behav Med. 2012
Oct;44(2):160-70.
Se reporter aussi au guide de l’institut
Wanxiang sur la Douleur.
On trouvera dans ce guide des recommandations surtout applicables aux
malades ambulatoires, capables de se déplacer pour consulter.
C’est l’occasion de consulter votre praticien
de médecine chinoise et de faire connaissance avec une approche
différente et de la santé et de la maladie.
Le syndrome de Fatigue Chronique en médecine chinoise
Les ouvrages médicaux chinois ont présenté, depuis des temps immémoriaux, les causes, le diagnostic et le traitement de pathologies qui sont proches du syndrome de Fatigue Chronique. La fatigue, en tant que maladie, est étudiée en médecine chinoise sous
la rubrique xūsun bing, expression formée de xu qui signifie « vide » et
de sun qui signifie « endommagement ». La fatigue en tant que symptôme se
dit xulao. (voir, pour plus de détail sur la catégorisation, le Guide
pratique sur la Fatigue, édité par l’Institut Wanxiang).
Chacun des principaux symptômes qui accompagnent l’EM/SFC désigne
typiquement sa propre maladie en médecine chinoise. Par exemple, les
ganglions lymphatiques cervicaux sont classés dans la catégorie Luo Li,
scrofules, alors que la fièvre de faible intensité (chaleur latente) est
très répandue, littéralement «émission de chaleur» (Fa Re).
En termes de pathologies chinoises, le syndrome de Fatigue Chronique peut
se manifester dans différents syndromes propres à la médecine chinoise, à
savoir :
- Facteur pathogène caché ou résiduel
- Chaleur Latente
- Syndrome du Shao Yang
- Feu Yin
- Vide
Facteur pathogène caché
Un facteur pathogène résiduel est le reliquat d’une atteinte
pathologique qui subsiste, alors que le patient semble guéri, après
l’invasion aiguë d’un agent externe (ex. un virus) alors que la maladie
est toujours présente.
Un agent pathogène caché (Fu Qi ou Fu Xie) a envahi le corps mais ne s’est
pas manifesté pour n’apparaître que plus tardivement.
Une fois à l’Intérieur, le Fu Qi, d’une part, continue à produire des
symptômes, qui peuvent être retardés, et, d’autre part, prédispose le
sujet à de nouvelles invasions d’agents pathogènes externes.
La littérature évoque plusieurs causes principales qui favorisent
l’apparition d’un facteur pathogène résiduel ou caché, à savoir :
- une faiblesse constitutionnelle ;
- le surmenage (excès d’activités sexuelles chez les hommes, excès d'exercice physique ou de sport) ;
- les tensions émotionnelles ;
- une exposition au froid, à l’humidité ou au vent juste après une invasion de Vent externe, aux vaccins ;
- de mauvaises habitudes alimentaires ;
- un manque de précautions au cours d’une maladie aiguë ;
- la prise d’antibiotiques.
Usage des antibiotiques - Intérêt de l'accompagner de plantes chinoises
Les antibiotiques sont une des causes les plus fréquentes de Fu Qi dans
nos sociétés. Même s’ils détruisent efficacement les bactéries, du point
de vue de la médecine chinoise, ils tendent à « enfermer » le facteur
pathogène à l’Intérieur et à ne pas libérer la Superficie au stade initial
d’une invasion externe, ni à éliminer la Chaleur ou dissoudre les
Mucosités aux stades évolués.
Le Docteur J.H.F. Shen (cité par Maciocia) utilise une excellente
métaphore pour illustrer les effets des antibiotiques.
Si nous entendons un cambrioleur entrer chez nous au milieu de la
nuit, nous pouvons réagir de deux manières : soit nous lever, faire du
bruit et faire fuir le voleur ou, si nous avons une arme, tuer le voleur
d’un coup de feu. La première solution est bien évidemment préférable
car le voleur va quitter la maison sans avoir eu le temps de voler quoi
que ce soit ; nos possessions et notre vie sont sauves et le problème
est réglé. Tuer le cambrioleur permet bien sûr de s’en débarrasser, mais
en créant des problèmes encore plus importants : la difficulté immédiate
d’avoir un cadavre sur les bras, et la difficulté plus durable encore
d’avoir des problèmes avec la justice.
Si le cambrioleur symbolise l’invasion d’un facteur pathogène externe,
la première option correspond au mode d’action de la médecine chinoise,
qui se débarrasse du facteur pathogène sans menacer l’organisme. La
seconde option correspond au mode d’action des antibiotiques, qui tuent
la bactérie mais n’éliminent pas le facteur pathogène. L’organisme se
trouve encombré d’un facteur pathogène caché (le « cadavre du
cambrioleur »). Les antibiotiques favorisent la formation d’Humidité ou
de Glaires comme facteur pathogène caché parce qu’ils affaiblissent
l’Estomac, et donc la transformation des liquides.
De plus, la médecine chinoise se débarrasse du facteur pathogène en
renforçant les défenses immunitaires et la résistance de l’organisme.
Bien sûr, les antibiotiques détruisent les bactéries dangereuses, mais
ils tuent aussi inévitablement les bactéries bénéfiques et laissent donc
l’organisme affaibli.
Ce qui vient d’être dit ne se veut pas une critique systématique des
antibiotiques mais une analyse objective de leur mode d’action par
comparaison à celui de la médecine chinoise. Dans bien des circonstances
il faut utiliser les antibiotiques, comme lorsqu’une infection est
évoluée, généralisée et présente un danger potentiel. Dans bien des cas,
cependant, les antibiotiques sont utilisés de manière systématique, alors
qu’ils ne sont pas nécessaires, pour traiter des infections relativement
bénignes et des infections virales pour lesquelles, bien souvent, ils ne
sont mêmes pas efficaces.
Par ailleurs, on peut prendre des plantes chinoises en même temps que des
antibiotiques au besoin, puisque ces deux formes de traitement ont des
modes d’action différents. Les antibiotiques vont tuer les bactéries,
alors que les plantes chinoises vont soit libérer la Superficie et chasser
le facteur pathogène (au stade de début), soit éliminer la Chaleur et
dissoudre les Mucosités (aux stades avancés).
Bien sûr, les plantes chinoises peuvent aussi aider à contrebalancer les
effets secondaires des antibiotiques ; ceux-ci détruisent les bactéries
bénéfiques et, du point de vue de la médecine chinoise, ils lèsent le Yin
de l’Estomac, ce que l’on constate à la perte partielle de l’enduit
lingual qui survient après une antibiothérapie. En ajoutant certaines
plantes qui tonifient le Yin de l’Estomac, on peut s’opposer aux effets
négatifs des antibiotiques et restaurer la flore intestinale.
Chaleur latente (Fu Re)
Le concept de Chaleur Latente est très ancien et, à l’origine, il
servait à expliquer les manifestations de la Chaleur aiguë comme étant une
transformation du Froid. Cela signifie que, dans certaines circonstances,
un agent pathogène – qui peut être le Vent-Froid (type grippe saisonnière)
ou le Vent-Chaleur (type grippe A H1N1, angine) – peut pénétrer dans
l’organisme sans provoquer de symptômes immédiatement. Mais il incube dans
le corps pendant quelques temps, se transformant en une Chaleur qui va
émerger ultérieurement vers la Superficie et amener la personne à se
sentir tout à coup fatiguée, avec les membres las, une légère soif, une
sensation de chaleur et de l’irritabilité. Cette personne va aussi
souffrir de troubles du sommeil et avoir des urines foncées. On appelle
cet état Chaleur Latente ou Chaleur du Printemps, même s’il peut survenir
en toute saison, et pas seulement au printemps.
Une cause possible de Chaleur Latente est représentée par les
vaccinations, où l’on injecte dans l’organisme des formes atténuées ou
tuées de certains micro-organismes pathogènes en évitant la première ligne
de défense de l’organisme. Du point de vue de la médecine chinoise, c’est
comme si le facteur pathogène externe pénétrait directement à l’Intérieur
du corps (qu’on appelle couche du Sang), en squeezant totalement les
couches Externes (dans l’ordre couche Wei Protectrice, couche du Qi,
couche Ying Nourricière et couche Xue du Sang) ; c’est exactement ce qui
se produit pour la Chaleur Latente.
Le syndrome du Shao Yang et le concept de Feu Yin
Ces notions sont spécifiques de la médecine chinoise et il serait difficile d’en expliquer les processus sans entrer dans des explications qui sortent du cadre de ce guide.
Vide (Xu Lao)
Dans l’EM/SFC, en plus des quatre facteurs ci-dessus, il y a toujours un
vide sous-jacent du Qi du corps qui favorise l’apparition d’une Chaleur
Latente, d’un facteur pathogène caché ou d’un Feu Yin.
Le vide peut être un vide de Qi, de Yang, de Sang ou de Yin, bien qu’un
vide de Qi soit la situation la plus courante. Les organes impliqués sont
essentiellement la Rate, le Poumon, le Foie et le Rein. Parmi ceux-ci,
c’est la Rate qui est le plus souvent concernée.
Bibliographie-Sources :
EM/SFC : Petit guide pour la médecine clinique de l’IACFS/ME ‘édition
2012)
Maciocia – La pratique de la médecine chinoise
Enseignements de Christophe Andreau
Enseignements de Me Zhang Mingliang-14ième héritier E Mei Huang Ting
Institute of Traditional Chinese Medicine
Prévention
Les conseils de Zhu Qishi (Wang Qishi), tirés du Li Xu Yuan Jian « Le
miroir des maladies de déficience consomption », édité en 1644, sont
importants.
Être prudent pendant les 3 périodes néfastes–charnières, où ça s’aggrave
(ce
sont les périodes fastes de consultation en médecine chinoise)
a) début du printemps
Li Chun, vers le 4 Février, début du printemps, changement de lune, nouvel an chinois. Le vent accroît le
feu intérieur toxique. Déclenchement ou plus apparent. Tonifier plus à
cette période.
b) milieu de l’été
Xia Zhi (= 21 juin) au changement de lune : attaque de chaleur humidité
qui lèse la Rate (la maladie peut s’aggraver)
c) automne
Qiu Fen (= 23 septembre) Nouvelle lune la plus proche. Fu Huo (feu caché)
agite le métal Poumon, soit atteinte externe, soit rechute brusque. Vagues
de décès assez importantes surtout au niveau cancer.
Les 4 difficultés
Comportement des parents, des proches, des amis : bien compatir et
s’armer de patience car le traitement est long.
- Xu Lao bénin : 100 jours de traitement quotidien
- Xu Lao sévère : 1 an
- Xu Lao grave : 3 ans (leucémies par ex.)
Les traitements longs entraînent le doute, le rejet, la lassitude,
l’animosité.
Le praticien doit faire preuve de fermeté, de détermination dans son
traitement, ne pas lâcher prise.
Le praticien ne doit pas ignorer l’échec, même si ce n’est pas sa faute,
accepter l’échec et les situations irréversibles.
Avantages du traitement en médecine chinoise
La MTC fait la différence entre un « vrai » syndrome de Fatigue Chronique,
caractérisé par une infection virale persistante, et un simple état de
fatigue, grâce à ses outils diagnostiques qui sont l’observation,
l’interrogatoire (anamnèse), le pouls et la langue.
Pour traiter correctement le syndrome de Fatigue Chronique, il est surtout important d’être à même de distinguer si l’aspect prédominant est l’agent pathogène (i.e. un tableau de Plénitude) ou le vide de Qi du corps (i.e. un tableau de Vide). Bien évidemment, dans presque tous les cas, on retrouvera un mélange de Plénitude (comme de l’Humidité) et de Vide (en général de Qi et/ou de Yin). C’est pourquoi, dans le traitement du EM/SFC, on doit presque toujours associer l’action de tonifier à celle d’expulser, et celle d’expulser à celle de tonifier. Cependant, un des deux aspects est toujours prédominant, et le traitement doit donc s’orienter nettement soit vers l’élimination d’un facteur pathogène soit vers la tonification du Qi de l’organisme. Si l’on tonifie alors que l’agent pathogène est prédominant ou si l’on élimine alors que le Vide prédomine, l’état du patient va s’aggraver.
C’est le diagnostic par l’examen de la langue et du pouls chinois qui permet de déterminer si c'est la plénitude ou le Vide qui prédomine.
Une autre notion importante dans le traitement du syndrome de Fatigue Chronique est que l’on doit s’efforcer de traiter toute nouvelle infection que le patient pourrait développer au cours du traitement ; en effet, toute nouvelle infection virale aiguë, que ce soit un rhume ou une grippe, risque souvent de réduire à néant le travail de plusieurs semaines de traitement.
Les plantes chinoises peuvent traiter efficacement l’infection virale avec des formules classiques. En cas de traitement par antibiotiques, ajouter certaines plantes permet de s’opposer à leurs effets négatifs et restaurer la flore intestinale
© Reproduction autorisée avec mention de l’auteur Michel Martorell et de l’origine www.institut-wanxiang.com
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