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Médecine chinoise et biomédecine : une complémentarité à développer

La biomédecine est le courant dominant de la médecine moderne. Elle a pu se développer grâce aux progrès de la science moderne. Elle se distingue notamment dans les domaines comme la traumatologie, la transplantation d'organes, le génie génétique, le diagnostic microscopique… i.e. des domaines où la Médecine Chinoise (MTC) et les autres médecines Traditionnelles ne sont pas expertes. La MTC possède sa propre méthode scientifique, ses propres caractéristiques qui lui ont non seulement permis de ne pas être distancée dans le domaine des soins mais lui donne des atouts spécifiques pour venir devancer la biomédecine dans des domaines où cette dernière n'est pas optimale.

Sommaire

  • Ce qui différencie médecine chinoise et biomédecine
    • Théories fondamentales : Statique vs Dynamique
    • Méthodes de diagnostic : Équipement vs Humain
    • Conceptions des soins : Opposition-Combat vs Soutenir-Chasser et rétablir l'équilibre
    • Origines des médicaments : Chimie vs Substances naturelles
    • Culture moderne occidentale prédatrice vs Culture de l'harmonie de la Chine ancienne
    • Méthodes scientifiques : Réductionnisme vs Cybernétique
    • Fondements philosophiques : Atomisme vs Qi
    • Les différences en résumé
  • Où la complémentarité peut s'exprimer?
    • Privilèges de la médecine occidentale
    • Faiblesses de la médecine occidentale
    • Atouts de la médecine chinoise
    • Défaillances de la médecine chinoise
  • Quelle médecine choisir?

Ce qui différencie médecine chinoise et biomédecine relève principalement des théories intrinsèques qui les guident.

1. Théories fondamentales : Statique vs Dynamique

La médecine occidentale repose l’ensemble de sa théorie sur la structure c'est à dire l'anatomie et l'expérimentation en laboratoire. Avec l’aide d'appareils couteux, elle parvient à discerner l’infiniment petit. Elle met ainsi l'accent sur le diagnostic, l'étiologie, le résultat immédiat, appelons cela "modèle biomédical". La médecine chinoise repose sur l'observation du Vivant, i.e. les fonctions de l'organisme, le ressenti du patient, le processus physiopathologique, voire les "tendances", les climats, l'environnement et l'état émotionnel du patient.

2. Méthodes de diagnostic : Équipement vs Humain

La biomédecine détermine l'étiologie, le foyer et la localisation de la maladie à l'aide d'équipements et d'infrastructures modernes. Le diagnostic médical comporte le stéthoscope, les rayonnements divers (X, électromagnétiques), l'échographie, le doppler, le scanner, l'image par résonance magnétique (I.R.M) et autres dispositifs. Depuis toujours, la MTC utilise les quatre temps de l’examen pour poser son diagnostic spécifique et cela relève exclusivement de l'habileté du médecin chinois. Il pratique ainsi une observation du vivant (non figé), réalise une analyse ”dynamique” pour déterminer le Syndrome. Jusqu'aujourd'hui, aucune machine n'a été capable de remplacer le médecin chinois dans l'élaboration du diagnostic « dynamique ». Les quatre temps de l’examen sont très anciens mais ce n’est pas pour cela qu'ils sont arriérés.

3. Conceptions des soins : Opposition-Combat vs Soutenir-Chasser et rétablir l'équilibre

La médecine occidentale appréhende la pathologie par un modèle d'opposition, i.e. la maladie est vue comme un ennemi à détruire. Cette médecine pose donc son système de soins comme un concept de combat. Les quelques recettes pour optimiser la vitalité corporelle notamment avec des apports vitaminés ou en oligoéléments, restent limitées et sans méthode très élaborée autre que l'approche chimique. Cette manière d'envisager la thérapeutique c'est à dire de cibler au plus près le foyer pathologique comme par exemple l'exérèse des tumeurs malignes, l'éradication des bactéries, a pour effets de générer des récidives. Cette méthode thérapeutique se nomme en MTC "traiter la branche sans se soucier de la racine". La MTC a un modèle de soin fondé sur l'équilibre et les tendances; elle s'attache à "soutenir l'énergie du corps et chasser l'agent pathogène" et à "rétablir l'équilibre". Ce modèle sert non seulement aux méthodes prophylactiques (appelées Yangsheng Fa) mais également aux méthodes de soins. Cette méthode permet de traiter la racine de la pathologie tout en s’occupant de la branche.

4. Origines des médicaments : Chimie vs Substances naturelles

Les médicaments utilisés par la biomédecine sont issus de la recherche expérimentale en laboratoire. Ceux utilisés par la médecine chinoise reposent exclusivement sur des substances végétales, minérales ou animales, d'origine naturelle. Les médicaments occidentaux ont une efficacité rapide, un effet très ciblé et puissant. Composée essentiellement d'une ou plusieurs substances actives et d'un excipient, leur structure est très peu élaborée voire simpliste. Les substances naturelles de la MTC renferment une phytochimie, une chimie inorganique et/ou une chimie animale très élaborée. Lorsque ces ingrédients se trouvent combinés au sein d'une formule, cette association devient une structure très élaborée impossible à analyser en l'état actuel de la science moderne. Les médicaments occidentaux peuvent être rejetés par les cellules du corps et générer des pathologies induites appelées pudiquement "effets secondaires". Nous pouvons citer les problèmes récents avec le Médiator, l'Isoméride, le Di-antalvic, Diane 35, Cytotec, Vioxx... Contrairement à cela, les substances utilisées en MTC sont toutes issues du règne naturel et par conséquent sont facilement reconnues et assimilées par nos cellules. Les ingrédients sont préparés ou associés afin de diminuer ou ôter leurs aspects toxiques tout en optimisant leurs effets thérapeutiques.
Si nous nous référons uniquement à la lecture des ouvrages récents issus de la recherche scientifique médicale réalisée en laboratoire, il est parfois mentionné que tel ou tel ingrédient présente une toxicité ou des effets secondaires, ou au contraire est paré de toutes les vertus. Cette manière de procéder est une grave erreur qui repose probablement sur la peur de ces substances isolées ou l'espoir de trouver un produit miraculeux (source de profits). Or, cette pratique est le résultat d’une incompréhension totale des théories des formules de la médecine chinoise. En effet, ces substances toxiques (ex. le mercure) à l'état "non préparé" et utilisées seules ne le sont plus lorsqu'elles sont intégrées dans une formule spécifique ; de même une substance bénéfique (ex. le goji) quand elle est incluse dans une formule dans laquelle elle est potentialisée, n'aura que peu d'intérêt quand elle est employée seule.

5. Culture moderne occidentale prédatrice vs Culture de l'harmonie de la Chine ancienne

L'identité de la médecine occidentale actuelle doit son statut à la science moderne qui s’est construite sur le monde socioculturel moderne occidental. Pour résoudre les difficultés rencontrées, elle met l'accent sur un système d'opposition, de contraires, générant des conflits afin d’éradiquer le vaincu. L'origine de la médecine chinoise contemporaine s’appuie sur la science de la Chine ancienne elle-même basée essentiellement sur l'Harmonie. Que ce soit le confucianisme, le taoïsme ou le bouddhisme tous reposent sur ce concept d'harmonie.

6. Méthodes scientifiques : Réductionnisme vs Cybernétique

La pensée atomiste, fille du structuralisme, a fait son chemin dans le domaine des sciences et contribuer aux progrès de la schématisation (réduction) de la diversité du monde à la combinatoire d'éléments simples, plus faciles à appréhender par les systèmes informatiques. La biomédecine actuelle utilise cette méthode du réductionnisme tout particulièrement avec la nanotechnologie, le microscope, les mathématiques, les protocoles expérimentaux en laboratoire... Elle porte un intérêt certain à la précision, la justesse, à ce qui est quantifiable et scientifique. Par cette approche, elle a permis de découvrir le génome humain, de perfectionner ses connaissances en anatomie et d'observer de mieux en mieux l'infiniment petit. Dans ce même temps, elle a laissé de côté une connaissance plus globale de la prise en charge de l'individu pour ne s'attacher presque exclusivement qu'à son microcosme.
La cybernétique est une science des systèmes autorégulés, qui ne s'intéresse pas tant aux composantes qu'à leurs interactions, et où est pris en compte avant tout leur comportement global. La méthode utilisée par la médecine chinoise, est une méthode cybernétique.

La cybernétique (décrite par Norbert Wiener en 1947) est un moyen d'expliquer et de comprendre tous les mécanismes rencontrés avec quelques briques logiques simples :
•    La boîte noire : un élément relié à d'autres, dont on ne se soucie pas de savoir ce qu'il contient (ou son fonctionnement d'après sa structure interne, inaccessible de façon momentanée ou définitive), mais dont on déduit la fonction apparente à partir de l'étude de ses entrées/sorties.
•    Le flux d'information : ce qui est transmis, donc envoyé et effectivement reçu, autrement dit l'information efficace. La rétroaction (feedback) est l'information en retour de l'état.

Le Bianzhenglunzhi (Déterminer le traitement selon l’identification du Syndrome) utilise l'échange d'informations (les signes transmis par le patient-boîte noire) pour obtenir une efficacité thérapeutique (feedback). Par exemple, les quatre symptômes "céphalée, fièvre, transpiration et crainte du vent" sont des informations envoyées par le corps. La formule nommée Guizhitang sont les informations que le médecin chinois transmet à la pathologie par l'intermédiaire du patient. En résumant, l’examen (en quatre temps) est la méthode de la MTC pour recueillir les informations envoyées par le patient, la prescription de formules de pharmacopée, l'élaboration d'une formule de points d'acupuncture sont une des réponses possibles à la pathologie du patient. Cette manière de procéder est la méthode scientifique propre à la médecine chinoise. Par conséquent, le Bianzhenglunzhi est une méthode cybernétique.

7. Fondements philosophiques : Atomisme vs Qi

Le fondement philosophique de la médecine occidentale actuelle repose sur le concept de « l’atomisme » de la Grèce antique. La théorie de l'existence de l'atome a donné naissance à la chimie moderne et plus récemment à l'apparition de la mécanique quantique. Les théories de la MTC s'appuient, quant à elles, sur le Qi. A partir du Qi originel, se sont développées les théories du Yin/Yang, des Cinq Eléments (Mouvements) et les théories sur le Macrocosme/Microcosme et l'Union entre l’Homme et l’Univers. Chacune de ces théories expliquent avec ses spécificités propres la physiologie, l'étiologie, la physiopathologie, la pathogénie ainsi que la méthode de soins qui correspond à son système médical.

Les différences en résumé

La plus grande différence qui existe entre la médecine chinoise et la médecine occidentale est leur fondement. La première prend racine dans la culture traditionnelle chinoise, alors que la seconde est le fruit d’une des branches de la science empirique moderne.

Tout d’abord, la médecine chinoise est un ensemble de connaissances pratiques à caractère cybernétique qui visent à soigner toute une série de maladies, des plus communes comme le rhume aux plus graves comme une tumeur ou une maladie cardiovasculaire. Beaucoup de Chinois se fient à ces connaissances dans leur quotidien.

« Prenons le cancer du pancréas par exemple, au niveau international, le pronostic vital des personnes non opérables est de quatre à six mois. Dans notre institut à Shanghai, les patients non opérables atteints de cette maladie qui suivent notre traitement vivent entre trois à cinq ans. La plupart de ces patients ne peuvent pas se faire soigner par un traitement classique comme une opération chirurgicale, une chimiothérapie ou une radiothérapie », a expliqué le professeur He Yumin de l’Institut de médecine traditionnelle chinoise de Shanghai.

chirurgieLa médecine occidentale se concentre surtout sur la suppression des symptômes d’une maladie en utilisant les méthodes directes : soigner le mal de tête lorsqu’on a mal à la tête, soulager la douleur au pied lorsqu’une personne a mal au pied. La médecine chinoise se base sur une analyse de l’ensemble du corps humain, puisque tout est relié, chaque partie est interdépendante d’une autre. Par conséquent, cette vision globale lui confère une plus grande opportunité de pouvoir traiter des maladies souvent très complexes comme le cancer, le sida ou la maladie d’Alzheimer.

La médecine occidentale est une médecine dont le grand intérêt réside dans le traitement de l’urgence, de l’aigu, du symptomatique, dont la discipline majeure est la chirurgie. Les médicaments sont d'origine chimique et issus de la recherche de principes actifs.  

La médecine chinoise est plutôt une médecine de terrain qui s'épanouit dans la prévention, est efficace dans les maladies chroniques. Elle en recherche les causes selon la nosologie qui lui est propre. Elle est née de la vision taoïste qui recherche l’harmonie, l’équilibre, le juste milieu, qui vise à renforcer ce qui est précieux plutôt que d’aller contre ce qui va mal.

La médecine moderne est une médecine de combat (anti-bactérien, anti-inflammatoire, anti-quelque chose)

La médecine chinoise est une médecine de lutte ET de soutien

(扶正 fúzhèng : Soutenir le correct et 祛邪 qūxié : Chasser le pervers).

Où la complémentarité peut s'exprimer (?)

Privilèges de la médecine occidentale

La médecine occidentale est la médecine majoritaire actuellement pratiquée dans le monde. Une partie de la population mondiale peut profiter des dernières avancées technologiques et scientifiques, de diagnostics toujours plus précis et ciblés, de thérapeutiques plus spécifiques et localisées, grâce à des équipements toujours plus puissants et sophistiqués. Les réussites notoires de la chirurgie moderne, l'intérêt de certaines vaccinations, les traitements d'urgence et de réanimations, le diagnostic de pathologies en font ses fleurons. Sur ces différents points, la MTC ne peut rivaliser. Notons également la rapidité d’action de sa médicamentation.

Faiblesses de la médecine occidentale

Ses atouts peuvent devenir des faiblesses. En effet, l'utilisation abusive des appareils de diagnostic non seulement engendre un coût non négligeable à la société mais également rend cette médecine dépendante de son matériel de pointe. Cette propension à l'emploi quasi systématique de la technologie de pointe cache la part importante relevant de l'expérience du praticien. Le savoir acquis avec les années de pratique se trouve réprimé par cette automatisation médicale qui restreint la participation de chaque praticien (surtout à l'hôpital) à l'application d'une procédure.
En étant de plus en plus pointue, cette médecine néglige la globalité de l'individu. Elle ne perçoit plus en lui que l’infiniment petit, le détail qui serait la cause unique de l'ensemble des désordres d'un individu. La pathologie est souvent analysée dans son foyer, dans sa zone atteinte. Si nous prenons un exemple simple, une céphalée sera principalement traitée avec des analgésiques comme le paracétamol voire de l'aspirine alors qu'il serait peut-être bon d'envisager une cause éloignée de la zone atteinte pour la traiter. Peut-être s'agit-il simplement d'un dérèglement digestif.
Dernier aspect à souligner, c’est le trop grand nombre d'effets secondaires des médicaments occidentaux. Un nombre toujours plus important de personnes sont obligées d'arrêter leur traitement parce que les effets secondaires génèrent plus d'inconforts que la pathologie originelle pour laquelle le traitement est prescrit. Quant au nombre de décès engendré par une médicamentation non adaptée, il s'élève à peu près à 18000 morts par an uniquement dans l'hexagone et devance les décès par suicide et le nombre de morts sur les routes qui s'élevait à 3645 décès en 2012 selon les chiffres de la sécurité routière. Ces chiffres sont connus de tous puisqu’ils émanent d'un membre de la commission de pharmacovigilance entre 1982 et 2000 (source Hurpy).

Atouts de la médecine chinoise

Les deux principaux outils de la MTC que sont la pharmacopée chinoise et l'acupuncture n'ont pas d'effets secondaires. Les seules précautions à prendre sont celles inhérentes à leur utilisation. Par exemple, le praticien doit connaître des points interdits à la poncture chez la femme enceinte, connaître la toxicité de certaines substances etc. Si toutes ces connaissances sont respectées par un apprentissage conforme à la tradition chinoise alors il n'y a aucun risque majeur. Sachant que la MTC s'attache principalement à soutenir l'énergie du corps et chasser l'agent pathogène dans le but de rétablir l'équilibre, il s'avère que cette méthode ne génère quasiment jamais d'effets iatrogènes.
La médecine chinoise a intégré la psychologie, l'environnement, et la société dès son fondement idéologique.
Un point essentiel, à prendre en considération, est l'intérêt certain de la MTC en termes de prévention. Avec nos sociétés de plus en plus vieillissantes, avec les 2/3 de la population se situant dans un état de santé "intermédiaire" (ni en vraie bonne santé, ni déclaré malade), il est moins question ici de s'occuper des soins que de s'intéresser davantage à l'aspect préventif. Éviter les chutes par des exercices de Taijiquan, de Qigong, de Yiquan ; renforcer ses défenses immunitaires pour éloigner les agents pathogènes ; générer un cadre de vie agréable et riche sur le plan social,  sont des exemples concrets qui permettent un épanouissement des personnes et cela participe au bien-être et à la prévention des maladies. C'est ce que la médecine chinoise nomme Zhiweibing - Soigner la non maladie, c'est à dire agir avant que la pathologie apparaisse ; dans ce domaine, la MTC regorge de savoir-faire.
Par ailleurs, la MTC a le pouvoir de se combiner à la biomédecine afin d'augmenter l'efficience de chacune d'elle. Cette "troisième voie" médicale est la fierté de la Chine puisque, elle seule, peut depuis un demi-siècle, jouir de cette avancée.

Défaillances de la médecine chinoise

Contrairement à la biomédecine, la MTC apparaît aux yeux d’un large public peu connaisseur, comme une médecine "arriérée", non scientifique. La MTC a des difficultés pour établir des « règles » communes, pour uniformiser sa pratique (Vingt deux écoles recensées, toutes efficientes). Cet aspect est à la fois son point fort et à la fois ce qui l'éloigne de la science occidentale. Parce qu'elle repose sur des notions d'équilibre dynamique, de "tendances", il lui est difficile d'établir des normes "strictes" applicables par tous, à tous les niveaux et partout.
Il serait bénéfique pour cette médecine de pouvoir avoir un mode de culture qui soit plus homogénéisé, afin de pouvoir obtenir une qualité constante et irréprochable. Il est possible, encore aujourd'hui, d'observer de grandes variations au sein d'une même substance.
La MTC n'a cessé depuis ces dernières années d'essayer de se conformer aux critères de la science occidentale pour être reconnue comme telle. Or, ce modèle occidental ne correspond pas au modèle médical chinois. Vouloir à tout prix répondre aux critères de la science moderne a pour effet de perdre son identité propre. C'est pour ces raisons qu'il faudrait trouver une analyse scientifique moderne qui puisse donner à la MTC cette reconnaissance tant recherchée sans pour cela qu'elle se voit amputée de tout son savoir-faire.

Quelle médecine choisir?

En France, c’est la biomédecine qui vous sauvera la vie si vous avez un arrêt cardiaque, mais c’est la médecine chinoise qui aurait pu vous éviter d’avoir cette crise cardiaque ou d’en avoir une autre.

La médecine occidentale est meilleure pour les maladies organiques, palpables, mesurables (ex. tumeur oblitérante, fractures, masses ...), ou en cas d'urgence. Ce qui n'empêche pas que la MTC peut vous préparer de façon sûre à supporter une intervention chirurgicale programmée, et vous faire bénéficier de ses ressources pour recouvrer la santé plus rapidement (meilleure cicatrisation et réhabilitation).
La médecine chinoise est meilleure pour les maladies fonctionnelles qui n’ont pas d’explications selon la science moderne (car ses moyens sont limités à l’observation physique).

 Si vous êtes diabétique insulinodépendant, la médecine moderne vous sauvera du coma diabétique et de la mort avec l’insuline. La médecine chinoise ne peut pas faire cela, mais peut aider à prendre moins d’insuline et donc à combattre à long terme les multiples effets secondaires de cette substance et donc à prolonger la vie du malade et lui donner un meilleur confort de vie. 

Si la médecine traditionnelle chinoise traite l’ensemble du corps humain pour rétablir notre équilibre à travers les plantes, la médecine occidentale  s’attache à rétablir le dysfonctionnement d’un mécanisme précis, avec des molécules purifiées issues de l’industrie pharmaceutique. Ces deux médecines pourraient trouver des convergences, notamment dans le traitement de maladies chroniques et/ou lourdes.

L’organisation mondiale de la santé définit la condition de «sous-santé» ou santé «intermédiaire» comme un état entre la santé et la maladie, où physiquement la personne n’est pas malade, mais souffre de toutes sortes de malaises et même de douleurs. La médecine occidentale ne sait souvent pas comment traiter ces cas, et la plupart des gens se contente d'une aspirine (et cela soulage pour un temps). Par contre, la médecine chinoise excelle dans ce domaine par un examen des conditions générales du corps et une analyse des symptômes qui lui permette de traiter la racine.

Bien qu’il soit coutume de nos jours de revenir aux sources afin de se soigner le plus naturellement possible, il n’est pas souhaitable de rejeter la médecine occidentale afin de bénéficier des bienfaits de la Médecine Traditionnelle Chinoise. De tout temps, l’histoire nous a démontré que c’est la diversité et le partage qui nous permet d’avancer, de découvrir et d’apprendre de chacun. D’ailleurs certains centres hospitaliers, cliniques ou autres l’on bien compris puisque la médecine occidentale et la médecine traditionnelle chinoise cohabitent en parfaite symbiose…

En ce sens, il ne vous sera jamais demandé d'abandonner un traitement de médecine occidentale qui vous a été prescrit par votre médecin.

Que toutes choses prospèrent en paix.
雷宓谐  dit Michel Martorell

Approfondir le sujet:
"Médecine chinoise, médecine occidentale  : réflexions et perspectives" par Bernard Hurpy
" 思考中医 Sikao zhongyi (2002)" par Liu Lihong (traduction : Abel Glaser)
" entretiens de saigon"  par Truong Thin et Daniel Laurent