C'est la fin de l'été et je suis épuisée...Alors que tout devrait aller mieux puisque j'ai pu rejoindre mon fils et mon compagnon dans la Drôme, je me sens très mal.

J'ai pris un an de disponibilité et j'ai passé trois mois à chercher du travail. J'ai enfin décroché un contrat aidé auquel j'ai droit parce que j'ai plus de cinquante ans.

Cinquante et un pour être exacte et les effets de la ménopause sont particulièrement "ravageurs" dans mon cas.

Les bouffées de chaleur (alors qu'il fait encore une température estivale), précédées à chaque fois d'une crise d'angoisse, provoquent des suées: le front, la lèvre supérieure, la nuque, les bras, le torse, les jambes...tout mon corps transpire.

Les nuits sont un calvaire. Épuisée, je m'endors très vite pour me réveiller quelques minutes plus tard, trempée de sueur. Cela se répète toutes les demi-heures en moyenne et le pire est à venir. Au petit matin, les pensées morbides m'assaillent, j'étouffe, je pleure et il m'arrive d'avoir des idées suicidaires tellement la souffrance morale est élevée. Si je n'avais pas l'image de mes enfants dans la tête, si mon compagnon n'était pas là pour me réconforter, que se passerait-il?

Le hasard veut qu'une ancienne collègue de mon compagnon me demande de l'aider car j'ai quelque expérience dans le domaine de l'enseignement spécialisé. Je sais qu'elle se fait aider par la médecine chinoise et comme j'ai tout essayé, depuis l'homéopathie jusqu'aux hormones, j'accepte son cadeau de remerciement : une séance à l'institut Wan-Xiang.

Je remplis le formulaire en ligne et je prends rendez-vous.

La première séance d'acupuncture a été très efficace. Les coups de chaud se sont espacés et j'ai dormi un peu mieux. J'ai suivi à la lettre les conseils concernant la prise des plantes (beurk, le goût de vieux champignon mélangé à celui de la réglisse...) et j'ai commencé à "penser autrement". Avec l'aide du CD que m'a procuré le praticien, j'ai commencé à pratiquer par le chant le qi-gong du cœur.

A la séance suivante, je me sentais déjà mieux mais l'acupuncture a été moins efficace.

Je n'ai pas abandonné. Le praticien m'a questionnée, a modifié le traitement et a adapté les soins d'acupuncture.

Après un peu plus d'un an de traitement, je vais beaucoup mieux.

Plus d'idées morbides, les bouffées de chaleur ont beaucoup diminué. Dans la journée, j'en ressens à peine les effets et la nuit j'arrive maintenant à dormir deux heures d'affilée voire plus. Les palpitations ne se manifestent plus. Pourtant, les soucis sont toujours là. Faute de trouver un travail suffisamment rémunérateur, j'ai dû reprendre un poste compliqué à 350km de Valence. A nouveau je suis seule, loin de ma famille huit mois sur douze. Mais je continue le traitement avec assiduité. Je lis beaucoup, je pratique le qi-gong et la méditation. Et je chante le qi gong du cœur. Quel bonheur! Quel apaisement!

Quelque chose a bougé en moi. Même s'il m'arrive encore d'être submergée par une vague de tristesse, je sais maintenant comment ne pas me laisser entraîner vers le fond.

J'observe les effets des plantes sur mon organisme, j'augmente les doses si je pense que c'est nécessaire. J'ai compris que, si quelqu'un est bien placé pour savoir ce qui se passe dans mon corps, c'est bien moi et que c'est important pour guérir ou tout au moins aller mieux.

Aujourd'hui, j'essaie de vivre l'instant présent, j'évite de me projeter dans un avenir dont je ne sais absolument pas ce qu'il sera, je laisse le passé là où il est  (difficile mais pas impossible), je prends du recul et je souris le plus souvent possible. J'ai compris que si la douleur ne peut pas être évitée, la souffrance, elle, n'est pas une obligation.

Je me suis inscrite à un cours de qi gong et je pratique un peu la méditation.

J'ai perdu 6 kilos et mon travail se passe bien.

Pour conclure, je pense qu'il faut retenir trois mots importants: confiance (en la personne qui vous guide et en vos propres ressources), patience (il faut du temps pour changer ce qui peut l'être), persévérance.

La médecine chinoise a réussi là où les autres thérapies ont échoué mais il est nécessaire d'être patient et rigoureux, attentif à tout ce qui peut aider le praticien à mettre le traitement en place si l'on veut des résultats.

 

                               Sophie