La stéatose ou maladie du soda

Selon un article du Parisien du 10 mars 2017, six millions de Français sont atteints par la NASH (Non Alcoholic Steato-Hepatitis), pathologie du foie gras, dont la cause est l'hygiène de vie.
C'est une pathologie silencieuse qui se développe lentement sans aucun symptôme. Et qui, pourtant, suscite une profonde inquiétude chez les médecins. En France, les patients atteints de la maladie du «foie gras» (stéatose) ne cessent de progresser. Entre 25 et 30 % de la population seraient concernés.
Sédentarité, diabète, malbouffe, obésité... Au fil des années, le foie se gorge de graisse car il n'a plus la capacité de la transformer. Des années plus tard, certains malades développent la Nash, l'acronyme anglais de la stéatose hépatique non alcoolique. Le foie s'enflamme, des lésions hépatiques apparaissent. Six millions de Français en seraient atteints, soit 12 % de la population. Quand les signes de fatigue s'installent, la biopsie, prélèvement d'une petite partie de l'organe, permet de faire un diagnostic.

Stéatose hépatique et médecine occidentale

Diabète type 2 et NASH

Le diabète de type 2 et la stéatopathie non alcoolique sont deux pathologies intimement liées, chacune influençant l’histoire évolutive de l’autre. Parmi les diabétiques de type 2, 20 à 75 % présenteraient une NASH.
La stéatopathie recouvre deux entités aux pronostics très différents, définis par leur description anatomopathologique. La stéatose hépatique correspond à la présence de lobules graisseux sans signe de souffrance hépatocytaire. La stéatohépatite associe la présence de lobules graisseux et de signes de souffrance hépatocytaire : inflammation et nécrose. Peut ensuite s’y associer une fibrose, véritable tournant évolutif de la maladie vers la cirrhose hépatique et ses complications potentiellement fatales.

Stéatose hépatique et insulinorésistance

L’insulinorésistance joue un rôle causal dans la survenue d’une stéatopathie et la transition d’un état pathologique à un autre, en faisant intervenir plusieurs mécanismes. On peut citer parmi ces mécanismes : l’accumulation d’acides gras libres intra hépatiques, l’activation de facteurs de croissance impliqués dans la lipogenèse, la survenue de stress oxydatif et de perturbations immunitaires.
Chez les patients diabétiques, l’importance de la stéatose hépatique prédit la quantité d’insuline nécessaire au contrôle glycémique lors du passage des antidiabétiques oraux à l’insuline. La stéatose hépatique est en effet associée à la présence de graisse viscérale et des autres paramètres de l’insulinorésistance. Le lien causal entre stéatose hépatique et insulinorésistance hépatique pourrait être l’accumulation d’acides gras libres (AGL). La stéatose favorise aussi l’insulinorésistance systémique, via l’expression de médiateurs pro-inflammatoires. L’insulinorésistance est d’ailleurs de plus en plus marquée au fil de l’évolution de la maladie hépatique. Réciproquement l’insulinorésistance semble être un facteur de sévérité des stéatopathies. Le surpoids s’associe à une surmortalité d’origine hépatique. Le diabète, lui aussi, entraîne, indépendamment des autres facteurs, un sur-risque de cancer du foie, estimé à 2,5 fois celui de la population générale.

Stéatohépatite et cardiopathie

La stéatohépatite s’associe à une augmentation de la mortalité d’origine hépatique et de la mortalité d’origine cardiovasculaire (risque multiplié par 2, indépendamment des facteurs confondants que sont les paramètres du syndrome métabolique). Le traitement de la stéatopathie dysmétabolique repose, quel que soit son stade, sur les règles hygiéno-diététiques : activité physique et alimentation. Celles-ci améliorent la stéatose, l’insulinorésistance et diminuent la mortalité par cancer.
Il existe peu de traitements pharmacologiques occidentaux efficaces. La metformine n’a pas d’effet bénéfique sur la maladie hépatique.

Quelles règles hygiéno-diététiques en cas de stéatose hépatique non alcoolique ?

On doit considérer dans la NASH les éléments suivants :
•    La perte de poids est certainement utile.
•    L’intérêt d’une réduction des acides gras saturés (AGS). L’augmentation de la part des acides gras monoinsaturés facilite l’observance du régime et les modifications du comportement alimentaire, tout en ayant une action favorable démontrée sur le profil lipidique, la sensibilité à l’insuline et la fonction endothéliale. Les acides gras polyinsaturés n-6 et n-3 ont des effets complexes. [Contrairement au monde végétal, l’Homme ne peut pas synthétiser la double liaison en n-3 et n-6. Les AG à l’origine de ces séries doivent être apportés par l’alimentation: ce sont les acides gras essentiels, les acides linoléique (C18:2n-6) et α linolénique (C18:3n-3)]. Il existe un argumentaire expérimental démontrant qu’une carence en acides gras (AG) essentiels favorise le développement de la stéatose. Par ailleurs, les AG n-3 favorisent le catabolisme des AG par l’intermédiaire d’une activation du système PPAR- alpha (Peroxysome Proliferated Activated Receptor alpha) et exercent une rétroaction négative sur la lipogenèse de novo intra hépatique. L’administration d’AG n-3 (1 à 2 g/j d’huile de poisson par exemple) améliore les triglycérides, les enzymes hépatiques, les cytokines inflammatoires et la stéatose hépatique.
•    La problématique des glucides ne se limite pas au bénéfice démontré sur l’insulinosensibilité (IS) des glucides à haute teneur en fibres et à faible index glycémique. Le saccharose, consommé en quantité notable, stimule la synthèse de novo des AG, particulièrement en cas de surpoids et d’insulinorésistance. Cet effet sur la synthèse lipidique hépatique est encore plus marqué pour le fructose, notamment chez les sujets ayant une susceptibilité individuelle.
Une diminution des apports en glucides à index glycémique élevé est à même de réduire le pool total d’acétyl-coA dans le foie et, partant, de la lipidogenèse de novo. La diminution de la synthèse des AG entraîne une moindre production de triglycérides et prévient l’accumulation de graisse intrahépatique. L’écrêtement de l’hyperglycémie et du pic insulinique à la phase postprandiale, contribue à l'amélioration de la sensibilité à l’insuline.
Un travail récent (Browning, Am J Clin Nutr 2011) a montré qu’une réduction majeure des apports en glucides (à 20-30 grammes/jour) réduit de moitié en 15 jours le taux de graisse hépatique en IRM.
Le fructose augmente les VLDL-triglycérides (TG) et IHCL. Le fructose diminue la sensibilité hépatique à l’insuline, et élève le taux de transaminases. Il induit des altérations au niveau hépatique, aussi bien fonctionnelles que morphologiques. Les sujets avec histoire familiale de diabète sont plus susceptibles aux perturbations du métabolisme hépatique des lipides
•    La consommation de protéines ne pose guère de problèmes dans la mesure où seule une carence en acides aminés conduit à une stéatose. Une consommation élevée de protéines favorise la perte pondérale et la régulation de l’homéostasie du glucose chez des personnes en surpoids, intolérantes au glucose.

Quelles interventions nutritionnelles préconiser ?

Il n’y a pas de consensus dans le monde occidental quant au régime alimentaire à prescrire en cas de NASH, mais la diététique chinoise a fait ses preuves notamment par :
•    réduction pondérale autant que nécessaire ;
•    alimentation à faible densité énergétique et forte densité nutritionnelle grâce aux fruits et légumes, aux céréales entières (glucides à faible index glycémique et à faible pouvoir glycémique) ;
•    diminution des sucres simples (soda, confiserie) et du fructose ;
•    diminution des AGS, compensée par un apport plus conséquent en AGMIS (huile d’olive) ;
•    augmentation de l’apport en AG n-3 (huile de colza, produits de la mer, noix et graines) ;
•    apport protéique suffisant, en dehors d’une limitation des protéines animales vectrices d’AGS.

Stéatose hépatique et Médecine chinoise

Le foie gras en médecine chinoise est relié aux maladies chinoises comme la douleur aux hypochondres (Xie Tong) et aux masses abdominales (Zheng Jia, Ji Ju). Il est souvent causé par le foie qui a du mal à disperser et faire circuler (Gan Qi Yu Jie), la stagnation du Qi (Qi Zhi), et la stase de sang (Xue Yu). Il peut aussi être causé par la déficience de la rate (Pi Xu) engendrant du flegme-humidité (Tan Shi), et la congestion dans la terre avec la stagnation dans le bois.
Les manifestations cliniques sont asymptomatiques dans les cas légers, mais on peut avoir hypertrophie du foie, avec bord lisse du foie et en surface, plus dense avec absence de douleur à la palpation dans les cas modérés et graves.
Si l'inflammation se produit en raison de la rupture des lipocytes, il peut y avoir douleur dans la zone du foie ou à la palpation, un cas léger de jaunisse, de la fièvre, du manque d'appétit, nausées, vomissements, distension abdominale et augmentation des globules blancs. Le diagnostic clinique doit être basé sur une échographie.
Le traitement de la médecine traditionnelle chinoise se concentre sur les mucosités (Tan), le drainage du Qi et la transformation de la stase de sang selon un diagnostic établi par votre praticien de médecine chinoise préféré!

Intérêt de la cure de sevrage du sucre

Le traitement de la NASH en suivant la cure de sevrage du sucre proposé par le CADO poursuit les objectifs édictés ci-dessus, mais avec une perspective plus vaste, notamment de trouver la liberté face au sucre mais aussi face aux régimes alimentaires :

Première phase : Chasser le contraire

Dans la démarche choisie, le « contraire » sont toutes les habitudes alimentaires, boissons, et mode de vie toxiques qui encombrent le système. Cette liste comprend aussi des aliments qui ne sont pas nécessairement «toxiques», mais qui sont susceptibles de déclencher des pics de glycémie, ainsi que d'autres perturbations biochimiques :
•    Tous les produits à base de sucre ou contenant du sucre, y compris le miel, la mélasse, l'agave, etc., et tous les sucres liquides, comme les sodas, thés en bouteille, jus de fruits et boissons pour sportifs. Cela comprend tous les sucres artificiels et les succédanés du sucre. Aucune exception, afin de ne pas être en demande!
•    Le gluten, qui est un type de protéine présente dans le blé, seigle, orge, épeautre, kamut, triticale et avoine.
•    Toutes les céréales (y compris celles sans gluten).
•    Les produits laitiers, y compris le lait, le yogourt, le fromage, la crème glacée, le beurre, la crème et la caséine (souvent dans des produits non laitiers).
•    Les légumineuses (cela ne comprend pas les haricots verts).
•    Tous les aliments transformés et fabriqués en usine.
•    Toutes les huiles végétales raffinées et traitées.
•    L’alcool.
•    La caféine.
•    Les autres stimulants ou sédatifs.
Pourquoi éliminer chacun de ces « pervers » ?

Deuxième phase : Soutenir le correct...

Chacun des éléments proposés dans le programme est inclus en raison de sa puissante capacité à aider le corps à guérir, détoxifier selon le mot à la mode, et perdre l’excès de poids si c'est le cas. Cette combinaison spéciale d’aliments et d’habitudes de vie est conçue pour accélérer et optimiser les résultats, notamment « dégraisser le foie ». C’est une façon moderne d’exprimer ce qu’on appelle « Harmoniser le corps et l’esprit ». Vous ferez l'ajout de ces éléments de guérison et de détoxication puissants:
•    Les aliments qui stimulent les voies de désintoxication
•    Les aliments qui réduisent l'inflammation
•    Les aliments qui améliorent la fonction intestinale
•    Les aliments qui équilibrent la glycémie
•    Les Qi Gong et exercices spécifiques
•    Supplémentation
•    Hydratation
•    Journalisation
•    Détente
•    Rythme
•    Dormir
Pourquoi cette démarche ?

La cure n'a qu'un temps, ensuite il faut s'éloigner du discours diététique

Comme je viens de le souligner, les objectifs sont clairs : perdre du poids, manger sainement. Le problème va tenir, ensuite, aux moyens mis en œuvre pour y parvenir. Là, nous rencontrons une énorme méprise qui a la vie dure. Cette méprise consiste à croire que l’on ne peut atteindre ces objectifs qu’en respectant un certain nombre de règles alimentaires. Cette méprise est de croire que l’on ne peut perdre du poids qu’en faisant un régime et que l’on ne peut être en bonne santé que si l’on mange « équilibré ».
Ce que l’on sait de la physiologie de la régulation du poids, tant en diététique occidentale qu'en diététique chinoise, démontre que nous possédons des systèmes de régulation naturels de notre comportement alimentaire visant à maintenir un poids stable et à nous fournir tous les nutriments dont nous avons besoin. Ces régulations s’effectuent à partir de ce que l’on appelle les sensations alimentaires (l’appétit, le rassasiement, la satiété). Il n’est pas nécessaire de poser des règles alimentaires. L’être humain, comme les animaux, est capable de réguler naturellement ses apports alimentaires.
À partir de là, la question que l’on peut se poser est celle de savoir pourquoi, malgré ces connaissances modernes et anciennes, on continue à lire et à entendre partout qu’il faut « manger équilibré » et faire des régimes pour perdre du poids. En 2007, des encarts font leur apparition dans de nombreuses publicités télévisées égrenant une série de règles alimentaires du type : « Il faut manger cinq fruits et légumes par jour » consolidant, ainsi chaque soir, la position de restriction cognitive des auditeurs, au mépris des progrès scientifiques modernes qui démontrent l’inutilité et les dangers de ce type de discours... même si le nouveau PNNS apportent de réelles avancées (Les légumineuses sont séparées des féculents, l’eau de boisson est séparée du groupe des "boissons", les jus de fruits quittent le groupe des fruits et légumes et rejoignent le groupe des boissons sucrées.)
On dénombre aujourd’hui 25 000 sites sur Internet consacrés aux régimes avec un impératif commercial de vendre de la norme diététique. Un certain nombre de lobbys a intérêt à ce que ces croyances perdurent. Il existe une fraction de diététiciens ou de nutritionnistes qui continuent à vivre de la prescription de régimes ou de l’énoncé de dogmes alimentaires. Un autre lobby a intérêt à ce que des règles alimentaires régissent de plus en plus notre alimentation, même si c’est au prix d’une augmentation des troubles du comportement alimentaire : c’est l’industrie agroalimentaire. Il s’agit, bien sûr, de l’industrie du light, mais aussi de la totalité de l’industrie agroalimentaire qui trouve dans les dogmes de l’alimentation équilibrée matière à développer des produits « pour des petits-déjeuners équilibrés », « contenant plusieurs fruits et légumes », « pour les goûters équilibrés ». Beaucoup d’enquêtes qui renforcent les croyances en telle ou telle règle alimentaire sont financées par l’industrie agroalimentaire.
Il est également possible de retenir comme hypothèse le fait que la rationalité diététique représente une forme de réassurance face aux angoisses de ne pas rentrer dans une norme esthétique ou de mettre en péril sa santé.

Références : liste des sources et références occidentales scientifiques sur demande.