Le système de santé chinois fondé sur le bien-être

Une source d'inspiration pour la santé et la crise économique.

« Le médicament le plus profond est produit naturellement dans le corps humain - gratuitement! » Tel est le fondement d'un système innovant de soins de santé à très faible coût.

Il existe de nombreuses façons d'accroître (activer, créer, maximiser) le médicament interne. En améliorant le bien-être et la fonction - la maladie est neutralisée (guérie) ou, mieux encore, la maladie est empêchée. Ces méthodes ont été décrites en détail dans les pratiques anciennes de la tradition de la médecine chinoise. L'Empereur Jaune et ses maîtres médecins ont compilés un livre entier sur la mobilisation du «guérisseur intérieur» - Le Classique de l’interne - Huang Di Nei Jing.

Certaines de ces méthodes - l'acupuncture et le massage - nécessitent un traitement auprès d'un prestataire médical pour lequel il y a un coût. Certaines d'entre elles nécessitent l'ingestion de substances (phytothérapie), qui ont également un coût.

D’autres - Yangsheng, Qigong, Tai Ji Quan (on dit aussi Tai Chi), méditation - peuvent être utilisées par chacun à la maison ou dans des lieux publics (parcs, écoles, hôpitaux) gratuitement.

De ce point de vue, la médecine chinoise – à la fois le traitement clinique et la protection proactive de la santé - est une médecine fondée sur le bien-être et l’harmonie.

Nous allons explorer cette approche profonde des soins de santé, en particulier ses avantages économiques. Et, nous allons poser la question - «Pourquoi les professionnels de médecine chinoise ne font pas état qu’elle est fondée sur le bien-être, que son mécanisme est fondé sur le bien-être et que les pratiques en matière de bien-être - Qigong et Tai Ji Quan - qui sont associés à ce bien-être sont la base du système médical. Le fondement de la guérison et de la prévention en médecine chinoise est d'activer les ressources de guérison intérieure par l'acupuncture, les herbes, la thérapie manuelle et – le moins cher – le Qigong et le Tai Ji Quan. En s’appuyant sur la connaissance, la sagesse et l'application des pratiques de base, les individus, les familles, les organismes, les institutions, les collectivités et même les nations peuvent prévenir la maladie et éliminer les coûts médicaux inutiles – dès maintenant.

Les bases - Qigong et Tai Ji Quan.

Il est bien connu que les maladies les plus horribles sont évitables. La révolution du bien-être ne fait que des faux départs. Même si récemment, Obama a mis les mots «prévention» et «responsabilité personnelle» dans la même phrase, on n’entend rien de tel en France et surtout pas « investir dans la prévention et le bien-être ». Ici, la prévention c’est multiplier des examens, souvent nuisibles quand ils sont invasifs, afin de « traiter quand la maladie se déclarera. » Pourtant, la véritable prévention, si l’on cherche vraiment ce qu'il faut faire à ce sujet est l’entretien de santé à la chinoise - Qigong et Tai Ji Quan, un des moins chers des «programmes» (en raison de la mise en œuvre sur la base de groupes).

Une affirmation audacieuse

Le même mécanisme qui mobilise les ressources de guérison grâce à la thérapeutique clinique chinoise peut être activé par les citoyens ordinaires à la maison et sans frais. Les particuliers peuvent se soigner gratuitement ainsi que collaborer avec leur équipe médicale qui intégrera les deux médecines. Ainsi, tout citoyen de toute nation peut résoudre tout problème de santé lié à une maladie dégénérative chronique.

Je me suis personnellement lancé dans la médecine chinoise en 1999 sur les paroles de Lao Zi dans le Dao De Jing §10: « Pouvez-vous cultiver votre énergie essentielle et maintenir la souplesse d'un nouveau-né sans soucis? » Pour moi, cela est la perspective médicale et d’entretien de la santé ultime. Est-il possible que les médecins puissent avoir plus de questions et moins de réponses? Pour moi, depuis mes débuts, cette question et d'autres posées par Lao Zi forment la base théorique et économique du système chinois de santé sur la base du bien-être. Quand j’ai pris mon premier cours de Tai Ji Quan en 1991, j’ai compris que c’était ma voie de clinicien.

Le guérisseur intérieur

Comme tous ceux qui ont été formés à la médecine chinoise le savent, que ce soit ouvertement ou secrètement, le médicament n’est pas dans l'aiguille d'acupuncture : il est dans le patient. Le travail du « prestataire » (médecin, praticien) n’est pas de guérir la maladie; il est de maximiser la capacité de guérison naturelle du système humain. Le chirurgien est le premier à s’appuyer de fait sur cette capacité !

À une époque où nous avons de nombreuses preuves que presque toutes les formes de maladie sont évitables, il est juste de dire que la solution clé de tous les problèmes de santé est de vraiment prévenir les maladies évitables. La base sous-jacente du bien-être qui est inhérente à la médecine chinoise est en train de devenir une nouvelle fondation pour l’entretien de la santé dans presque toutes les initiatives intelligentes médicales et/ou orientées vers la préservation de la santé.

Certes, les percées innovatrices en chirurgie, la pharmacie et le diagnostic de la médecine conventionnelle occidentale ont de la pertinence. Cependant, c’est la «découverte» de la prévention comportementale et du guérisseur intérieur - la médecine intérieure, l'élixir intrinsèque - qui imprimera sa marque dans l'histoire médicale dans les premières années du 21e siècle.

Médecine fondée sur le bien-être – optimisation fonctionnelle

La puissance globale profonde de la médecine chinoise est qu'elle est intrinsèquement ancrée dans deux principes de bien-être que la médecine occidentale conventionnelle a négligés jusqu'à très récemment.

  1. Le premier est «l'idéal holistique » - Corps et Esprit. Les trois trésors toujours liés dans la médecine chinoise sont le corps, le Qi et l’esprit. Corps et esprit ne sont liés que depuis peu dans les nouvelles conventions émergentes des soins de santé occidentaux. Quand au Qi, il est assimilé à la bioélectricité voire pour certains au VO²Max, mais ces notions sont des réductionnismes « scientifiques ».
  2. Le second est le principe «deux médicaments en un» de la médecine chinoise. Partagé avec la médecine occidentale, le premier principe est « d’attaquer la maladie (祛邪 qūxié ) ». Celui-ci est de tuer ou de modifier le ou les facteurs pathogènes. Les médecines occidentale et chinoise ont d'excellents outils pour les stratégies « d’attaquer la maladie ». Jusqu'à très récemment, le fondement du bien-être, qui complète le principe « d’attaquer la maladie », a été propre à la médecine chinoise et à d'autres formes de médecine holistique (ayurvéda, autochtones, chamanique). C’est le principe de « soutenir le correct, le droit (扶正 fúzhèng ) ».

L'essence même de la médecine fondée sur le bien-être est de reconnaître la plénitude de l’agent pathogène ou la déficience du Qi (en différenciant bien les syndromes (Bian Zheng)). Plutôt que d'attaquer ce qui est mal, le principe de «soutenir le correct » maximise ce qui est correct à travers les outils fonctionnels de la médecine chinoise – l’acupuncture, les herbes, le massage et la culture du bien-être personnel i.e. le Qigong. « Soutenir le correct » est activer le réveil et affiner le « guérisseur intérieur» - «l'élixir intérieur ». Ceci est le médicament le plus profond qui est produit naturellement dans le corps, sous certaines conditions.

Alors que la prévention clinique est présente en occident, ce n’est que récemment que la prévention comportementale a été mise en place. Mais si la médecine occidentale se transforme pour y intégrer le bien-être et la prévention, le modèle premier est la médecine chinoise! Quelle est la clé de la prévention comportementale? Le Qigong et la nutrition i.e. les fondations originelles de la médecine chinoise!

La médecine occidentale est en train d’adopter les meilleures pratiques de bien-être, qui sont nombreuses, et la médecine chinoise fonctionnelle de renforcement en est le modèle.

Énergétique corps-esprit – Qigong et Tai Ji Quan - et la réduction des coûts médicaux

Parmi les formes les plus éloquentes de la pratique de bien-être axée sur le comportement sont les pratiques chinoises énergétiques - Qigong et Tai Ji Quan, qui sont les cousins du Yoga indien. Alors que les pratiques puissantes de l'acupuncture, des thérapies corporelles ou à base d'herbes ont un coût non négligeable, le Qigong et le Tai Ji Quan sont à peu près gratuit une fois qu'on l’a appris.

Alors que les questions au sujet du Qi (« l'énergie », la « fonction ») et la nature de l'esprit (Xin-Cœur esprit) sont les aspects les plus intéressants de la culture du Qi, c’est en fait l'économie du bien-être personnel qui est la plus convaincante dans notre société à l'heure actuelle. Le Qigong et le Tai Ji Quan (et d'autres pratiques corps-esprit) sont la solution sous-jacente à de nombreux coûts médicaux et problèmes de qualité de l'époque contemporaine. Ils sont faciles à apprendre (pour les formes simples), enthousiasment facilement les gens, sont faciles à diffuser et peu coûteux en raison du contexte d'apprentissage en groupe.

C’est vraiment très simple, les gens qui préviennent la maladie et qui activent leur médecine interne à travers leur propre pratique d'amélioration de la santé ont besoin de moins voir le médecin clinicien – qu’il soit allopathe classique ou holistique.

Prouvez-le !

Les pratiques chinoises de bien-être sont largement référencées comme des pratiques de type corps-esprit – ou comme méditation en mouvement et méthode de prévention ou auto-soins chinois. Partout dans le monde, le Qigong et le Tai Ji Quan dans une multitude de formes sont actuellement mis en œuvre dans les écoles, les universités, les organismes de services sociaux, les hôpitaux, les cliniques, les spas, des centres de retraite, des centres communautaires, même chez les militaires. Plus de 70 essais cliniques randomisés (ECR) ont été récemment révisés et constatent que les pratiques corps-esprit de bien-être de la médecine chinoise sont sûrs et efficaces dans le traitement et la prévention de la maladie et réduisent le risque de nombreuses maladies. L'Institut national de la santé (INSERM) est plutôt à la traîne, se cantonnant à la peur des mouvements sectaires et l’Académie nationale de médecine juge «  probablement excessive » l’attirance du public pour ces pratiques. C’est dire l’aveuglement français ! (Science et Santé 20 mai-juin 2014). Et pourtant le rapport de l’Académie de Médecine du 5 mars 2013 déclarent « (Ces pratiques)... améliorent l’équilibre et réduit significativement le risque de chute chez les personnes âgées. Pour beaucoup de gériatres et professionnels s’occupant de vieillissement, ces disciplines sont considérées comme un excellent moyen de prévention des chutes, les maladies métaboliques, avec l’avantage de se pratiquer en groupe et d’influer sur le versant cognitif des patients... L’intérêt de ces pratiques est évoqué dans le traitement de la lombalgie, de l’arthrose du genou, de la fibromyalgie... Un effet favorable sur la qualité de vie des insuffisants cardiaques, sur la qualité de sommeil... »

Le MEDICOSPORT-SANTE du CNOSF, Dictionnaire à visée médicale des disciplines sportives (du 9/12/2015) décrit un certain nombre de protocoles pour les pathologies retenues qui sont les maladies métaboliques (diabète, obésité), les maladies cardio-vasculaires, les cancers et les effets du vieillissement. Il décrit aussi un ensemble de références bibliographiques.

De nombreuses recherches ont été faites sur l'expression génique et la réduction de la mort cellulaire (la pratique de la longévité) à partir de la pratique du Qigong et du Tai Ji Quan.

Qui va bénéficier de l’opportunité de ce changement de paradigme?

Maintenant, ici, est l'aspect le plus provocateur de la médecine de bien-être, en particulier pour la communauté des praticiens de médecine chinoise. En France, malheureusement, les grandes opportunités médicales, sociales et économiques associées au bien-être chinois ont été négligées par la profession de la médecine chinoise! Dans les expériences de consultation personnels, même si le dernier congrès de la CFMTC a présenté les méthodes Yang sheng, il semble qu'il y ait un intérêt beaucoup plus marqué pour ces pratiques de bien-être dans les institutions médicales conventionnelles que dans les institutions associées à la médecine chinoise.

Dans le passé, il a probablement été important que les institutions qui protègent et affinent la profession de la médecine chinoise se concentrent moins sur le fondement « bien-être » de la médecine asiatique, que davantage sur les méthodes conventionnelles de fournir des services médicaux et des procédures dans le paradigme médical français. Cependant, c’est également vrai que la communauté professionnelle de médecine chinoise est en train de manquer l'une des opportunités les plus profondes de l'histoire des soins de santé (à la fois dans le service et les relations publiques).

Alors que les praticiens de médecine chinoise sont occupés à agir davantage comme praticiens cliniques occidentaux, des multitudes de médecins conventionnels agissent plus comme des médecins "chinois" et recommandent vigoureusement le bien-être - Qigong, Tai Ji Quan, méditation, aliments naturels, etc. Ces médecins ont à désapprendre et puis à réapprendre beaucoup. Mais il faut considérer que les praticiens de la médecine chinoise sont déjà (normalement) formés dans les principes du bien-être et de l'équilibre.

Que faire ?

Pour la communauté de la médecine chinoise, il y a vraiment seulement deux actions nécessaires pour tirer parti des avantages inhérents qui sont à la portée de la communauté de médecine chinoise:

1) pour les praticiens - mettre en œuvre le bien-être chinois en parole et en acte, tout cela est inhérent à la formation « médicale ».

2) pour les institutions de la profession - prendre la décision politique de promouvoir plus ouvertement les aspects de bien-être associé de la médecine chinoise.

Il y a une transformation majeure en jeu dans les soins de santé. La pratique corps-esprit (i.e. Qigong et Tai Ji Quan) est une composante essentielle. La communauté médicale chinoise est un dépositaire et un bénéficiaire naturel. Il faudra, toutefois, que dans la pratique clinique, dans la promotion professionnelle et dans la formation que les professionnels de médecine chinoise vivent réellement avec et démontrent les principes et les promesses de bonne foi de la médecine fondée sur le bien-être qui découlent naturellement des traditions de santé asiatiques.

雷宓谐 Michel MARTORELL